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Sully, le film : à voir

le dimanche 08 janvier 2017
Modifié à 0 h 00 min le 08 janvier 2017
Par Pascal Cloutier

pascal_cloutier@gravitemedia.com

En 2009, un pilote du nom de Chesley Sullenberger, Sully pour les intimes et les cinéphiles, a été au centre de bien des critiques positives et négatives.

L’exploit de Sully est d’avoir réussi à poser un Airbus 320 avec à son bord 155 personnes sur le fleuve Hudson à quelques kilomètres de l’aéroport LaGuardia, d’où l’appareil venait de décoller cinq minutes et huit secondes plus tôt.

Sully, incarné par Tom Hanks, et son copilote Jeffrey Skiles (Aaron Eckhart) auront à justifier leurs manœuvres auprès d’une commission d’enquête qui tient plus de l’inquisition.

Condamnés par leurs pairs parce que d’autres choix s’offraient à eux lors de l’amerrissage de l’appareil, encensés par le public qui leur est reconnaissant d’avoir manœuvré pour sauver tous les passagers, les deux hommes en viendront à s’interroger eux-mêmes sur ce qu’ils ont accompli.

Clint Eastwood est un grand artiste. Comme acteur il a accompli de grandes choses. Comme réalisateur aussi. Le Sully qu’il décrit ici profite d’un parti-pris évident qui se range du côté de l’opinion publique, du service rendu à la population et de l’instinct de survie qui a habité le pilote du vol 1549 lors des événements qui datent d’à peine huit ans.

Il faut savoir que le scénario de Todd Kamarnicki s’inspire du livre que M. Sullenberger a écrit sur le sujet, ce qui confirme qu’Eastwood aura préféré ce point de vue à celui des commissaires qui questionnaient avec force le choix qu’ils estimaient douteux de Sully.

À la suite de la perte de ses moteurs après une collision avec un banc d’oiseaux, il a décidé de ne pas se rendre à l’aéroport le plus proche pour poser l’appareil. On en vient nous-mêmes à nous interroger. C’est là la beauté du travail d’Eastwood.

Malgré sa claire préférence pour la célébration d’un acte héroïque important, il nous amène à nous placer devant les mêmes choix que Sully, Skiles et le panel de spécialistes en aéronautique ont à faire. On en vient à douter de ce que Sullenberger a fait.

Par ses choix, aurait-il mis en danger l’équipage et les passagers encore plus qu’ils ne l’étaient?

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