Sur la route folk de David Portelance
SPECTACLE. La tournée Tenir la route et l'album du même nom de David Portelance font bien écho aux chansons de ce premier opus, où la route ardue et les obstacles reviennent comme un leitmotiv. Tenir la route est aussi un clin d'œil au parcours du chanteur, dont la carrière véritablement a démarré à 40 ans, soit deux décennies après ses premières tentatives de percer le milieu de la chanson.
Depuis maintenant plus de un an que David Portelance, un proche collaborateur de Fred Pellerin, «tient la route» avec son spectacle, qui s'arrêtera au Théâtre de la Ville, les 15 et 16 janvier. Un contrebassiste et un harmoniciste partageront la scène avec lui. «On offre une formule intime, assez différente de l'album, compare-t-il. Le spectacle se rapproche plus des racines folk de ma musique.»
Si le spectacle a peu changé au fil des représentations, il s'est à tout le moins peaufiné, «dans les intentions… et les interventions entre les chansons. Car je ne suis pas un grand improvisateur!», confie le chanteur.
Un vaste terrain de jeu
Celui qui s'identifie peu à la culture rock situe son univers musical dans un mélange de folk, avec de grandes influences de blues et de country. Les grands comme Bob Dylan, Neil Young et Tom Waits sont de ces artistes qui ont teinté son travail.
«J'ai un terrain de jeu assez vaste. Je suis beaucoup inspiré par les roots dans la musique Americana. Ces temps-ci, j'écoute beaucoup les chants de prisonniers noirs, et du temps des plantations. Je suis dans les influences de mes influences, finalement!»
David Portelance affirme accorder une très grande importance aux textes et souhaite créer des univers riches. Selon lui, avoir passé trois ans de son enfance en France a notamment contribué à son ouverture sur le monde.
«Mon passage en France, quand j'étais enfant, n'est pas étranger à ma passion pour la langue, à mon amour pour les mots, pour la précision des mots.»
Une commande difficile à laisser partir
Au commencement du monde, Vienne l'amour et Retenir le printemps sont quelques-unes des compositions de David Portelance que le chanteur et conteur Fred Pellerin a interprété sur ses albums.
Alors que ces chansons existaient déjà dans le répertoire de Portelance avant que Fred Pellerin n'y appose sa couleur, une seule est une véritable commande: J'espère de pas tomber en amour avec toi, une traduction d'une chanson de Tom Waits.
«Un jour, Fred m'a dit "Hey, ça serait l'fun que tu traduises cette toune-là." J'ai attrapé la suggestion au vol. J'aimais tellement le résultat, qui fittait pas mal avec moi, que j'ai hésité longtemps avant de la lui donner. Mais, quand tu prends une commande, c'est à tes risques et périls!», s'exclame-t-il.
Même si David Portelance se distingue de Fred Pellerin de par son côté très «déraciné» (après son périple en France, il n'est pas retourné à son village natal de Rigaud), il estime que tous deux partagent une même défense de l'identité.
«Il est très enraciné dans son village, dans son pays du Québec, alors que je défends une identité moins patriotique, qui est peut-être à la fois culturelle et humaine.»