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Tour de contrôle: centre nerveux de l’aéroport de Saint-Hubert
le jeudi 30 juin 2011
Modifié à 16 h 12 min le 16 octobre 2019
Texte de Paul-André Gilbert
Il y a eu 185 529 mouvements d’aéronefs à l’aéroport de Saint-Hubert en 2010. Chaque jour, des dizaines d’hélicoptères et d’avions y décollent et atterrissent de façon sécuritaire. Pour que le tout se déroule sans problèmes, les pilotes des aéronefs peuvent compter sur la tour de contrôle, qui agit à titre de centre nerveux de l’aéroport.
Les tours de contrôle sont en général construites de la même façon: une salle vitrée posée au-dessus d’une tour et dans la tour, on voit des contrôleurs assis à leur poste de contrôle, parfaitement concentrés sur leur tâche.
[caption id="attachment_80435" align="alignnone" width="444"] Yan Tremblay (Photo: Archives - Le Courrier du Sud)[/caption]
On dit que lorsqu’on a vu une tour de contrôle, on les a toutes vues. Toutefois, ce dicton est plus ou moins vrai pour l’aéroport de Saint-Hubert, selon Yan Tremblay, gestionnaire d’emplacement pour Nav Canada.
«La particularité ici, c’est la présence de pistes parallèles. On ne retrouve pas ça dans tous les aéroports. Ça ajoute une complexité, mais c’est aussi un outil pour les contrôleurs qui est très apprécié. Ça donne des options qu’on n’aurais pas à un endroit où il y a juste une piste», indique-t-il. L’aéroport de Saint-Hubert est un aéroport où il y a principalement des vols à vue. Il y a bien quelques compagnies comme Pascan et Max aviations qui vont des vols commerciaux, mais ce sont surtout les petits avions des écoles de pilotage et des pilotes privés qui forment le gros du trafic de l’aéroport de Saint-Hubert. «Le mélange de trafic, de vol aux instruments, de vol à vue, c’est une particularité que tu n’aurais pas dans de gros aéroports comme Toronto, où c’est 99% des vols de ligne commerciaux», indique M. Tremblay.
Contrôleur aérien: beaucoup d’appelés, peu d’élus
Les contrôleurs aériens sont les professionnels qui ont la responsabilité de communiquer avec les aéronefs, à partir de la tour de contrôle. Il est très difficile de devenir contrôleur aérien. Selon Yan Tremblay, lorsqu’un poste est ouvert, il y a beaucoup de gens qui postulent, mais il y en a très peu qui finissent par obtenir une licence de contrôleur. «Les aptitudes qu’on recherche chez les contrôleurs ne sont pas des aptitudes que tout le monde a», mentionne-t-il. Les contrôleurs doivent particulièrement bien savoir gérer le stress.
Les contrôleurs aériens sont de véritables chefs d’orchestre, qui dirigent un ballet incessant de décollages et d’atterrissages du haut de la Tour de contrôle. «Le contrôleur est à la fois un facilitateur et un régulateur. Tu veux faciliter le vol, mais tu veux aussi mettre des barrières pour que la sécurité soit respectée», indique M. Tremblay.
Les outils du contrôleur
Le principal outil du contrôleur aérien est sa vue. Selon M. Tremblay, la principale chose qui est apprise à un apprenti contrôleur est de regarder dehors. «Ils ont mis des fenêtres sur la bâtisse, c’est pour une raison», lance-t-il. Ensuite, les contrôleurs doivent travailler avec les fréquences radio pour les communications avec les pilotes. Enfin, ils utilisent des écrans radars pour pouvoir situer les avions. Des écrans radars de courte et de longue portée sont disponibles dans la tour pour le travail des contrôleurs. Le radar à courte portée sert à regarder ce qui se passe à l’intérieur de la zone de contrôle de l’aéroport, tandis que le radar de longue portée sert à prévoir ce qui va arriver un peu plus tard. «Si un contrôleur voit 10 ou 12 avions qui s’en viennent, il sait qu’il sera occupé dans dix minutes», explique M. Tremblay.
Lorsque la tour ouvre le matin à 5h30, il y a deux contrôleurs dans la tour. Une heure et demie plus tard, un troisième contrôleur vient les rejoindre et vers 9h00, lorsque le trafic aérien devient plus important, 4 contrôleurs sont en poste dans la tour. En tout temps, il y a un contrôleur qui s’occupe des communications avec les véhicules et les appareils au sol et deux contrôleurs qui communiquent avec les appareils dans les airs. Le quatrième contrôleur prend le relais des autres lorsqu’ils ont besoin de repos.
Les contrôleurs ont la réputation d’être des gens stressés. Cependant, ce ne serait qu’un mythe, selon Yan Tremblay. «Par la formation qu’ils ont, ils ne le perçoivent pas comme du stress. Ils sont entrainés pour performer dans les conditions qu’on leur donne. Des contrôleurs stressés devant leur poste de contrôle avec des sueurs froides, ça existe seulement dans les films», dit-il.