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Opinion

Tout n’est pas noir, tout n’est pas blanc !

le mercredi 29 juillet 2015
Modifié à 0 h 00 min le 29 juillet 2015

En général, les influenceurs, prescripteurs et leaders d’opinion ne font pas dans la dentelle. Et que dire de la communauté virtuelle, qui s’exprime haut et fort mais trop souvent de manière anonyme?

Oui, «nous sommes Charlie», mais à quel prix? Et si, quelques fois, les événements n’étaient ni noirs ni blancs? Surtout dans le paysage culturel et identitaire, où chaque mouvement est peint comme un tableau de maître, avec des nuances de couleurs...

La langue française

Et si on commençait par l’afficher correctement? Je salue cette Longueuilloise qui, par la publication d’un livre, dénonce les enseignes bourrées de fautes (voir la page 13 du Courrier du Sud du 22 juillet)! Que dire des insultes (à l’orthographe discutable…) sur les réseaux sociaux, proférées aux gens qui ont une opinion différente? Parlez-en à Gabriel Nadeau-Dubois qui, après son passage à 125 Marie-Anne en juillet, s’est fait copieusement insulter, avec des propos souvent violents, tout cela parce qu’il a osé émettre une critique sur une certaine branche de souverainistes qui se radicalise par rapport aux minorités. Tout le monde a droit à son opinion. Mais sur la langue et le caractère identitaire culturel, certains sont plus tolérants que d’autres…

Vincent Marrissal dans La Presse du 16 juillet titrait sa chronique Les chauffards de l’autoroute 2.0, en parlant de la situation de GND. Et Sophie Durocher (Journal de Montréal) a renchéri dès le lendemain avec Les médias sociaux, c’est le Far Web. C’est non seulement vrai mais de plus en plus dangereux!!! La venue des médias sociaux confirme malheureusement notre maladresse à nous exprimer correctement et notre émotion trop souvent exacerbée.

Rassembler plutôt qu’injurier

Je défends la culture francophone depuis 45 ans et je l’enseigne à l’université depuis 10 ans avec passion et acharnement. Et je me porterai toujours à la défense de notre culture et de notre langue, mais avec un grand respect des gens qui parlent une  autre langue, que j’inclus totalement dans notre société. Et je suis heureuse qu’ils puissent afficher leur propre identité, qui, je nous le rappelle, fait partie de la nôtre. Cela fait-il de moi un paria?

Comment peut-on penser construire  un pays ou une nation si, entre nous, on multiplie les injures plutôt que de se rassembler?

Thérèse David

www.theresedavid.ca