Transport collectif : l’accessibilité doit faire partie des priorités, clame l’AUTAL
Dans son mémoire déposé récemment à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), dans le cadre du processus de consultation publique sur le Plan stratégique de développement (PSD), l'Association des usagers du transport adapté de Longueuil (AUTAL) est catégorique : l’accessibilité sous toutes ses formes doit être au cœur des pratiques et services de transport collectif. Selon l’AUTAL, le Plan stratégique présenté par l’ARTM en octobre dernier n’accorde pas assez d’importance aux besoins et intérêts des personnes ayant des limitations fonctionnelles, que ce soit au sujet de l’accessibilité universelle, du transport adapté, de la tarification ou de l’utilisation des nouvelles technologies. Une chaîne de déplacement accessible «Même si les véhicules du transport collectif sont accessibles, si le parcours ou la chaîne de déplacement ne l’est pas, l’usager n’est pas plus avancé, peut-on lire dans le mémoire de l’AUTAL. Il doit pouvoir se déplacer du point A au point B sans la présence d’obstacles et il doit s’agir de déplacements sécuritaires.» L’AUTAL relève par exemple que bien que l’électrification des transports soit une bonne nouvelle, une de ses conséquences est la réduction du bruit des opérations, ce qui est problématique pour les personnes ayant un handicap visuel. Afin d’éliminer les barrières à la mobilité lors des déplacements, l’AUTAL recommande à l’ARTM de consulter d’entrée de jeu les organismes communautaires œuvrant auprès des personnes handicapées afin d’identifier leurs besoins. L’AUTAL réclame également que l’accessibilité universelle soit incluse dans les actions prioritaires de l’ARTM, afin qu’elle ne soit pas négligée, que ce soit par manque d’argent ou autre. Améliorer le transport adapté Alors que l’ARTM souhaite favoriser une utilisation combinée des services de transport régulier et adapté, l’AUTAL se questionne sur l’efficacité d’une telle formule. «Le service de transport adapté est un service de porte à porte où les chauffeurs, ayant reçu une formation adéquate, doivent porter assistance aux usagers de ce service, peut-on lire dans le mémoire. Est-ce vraiment réaliste de penser que ces personnes seront en mesure d’utiliser le transport régulier?» L’AUTAL souhaite également que les normes existantes du transport adaptée soient bonifiées et adaptées aux besoins des usagers. Le service de transport adapté «doit évoluer en même temps et au même rythme que le transport collectif», précise l’organisme.
«Les personnes vivant sous le seuil de la pauvreté ne devraient pas avoir à choisir entre utiliser le transport collectif ou répondre à leurs besoins de base.»Une tarification sociale réclamée «Selon l’ARTM, la nouvelle grille unique tarifaire répondra aux besoins de la majorité de la clientèle. Mais que faites-vous de la minorité?» questionne l’AUTAL, qui soutient que la proposition de grille tarifaire défavorise les usagers de Longueuil; une inégalité qui se doit d’être corrigée, selon l’organisme. L’AUTAL recommande par ailleurs l’adoption d’une tarification sociale pour les personnes à faible revenu et les personnes handicapées, de même qu’une tarification spécifique pour les usagers du transport adapté. Des nouvelles technologies accessibles L’AUTAL se questionne finalement sur l’accessibilité des nouvelles fonctionnalités technologiques que l’ARTM souhaite implanter, entre autres la mise en place de nouveaux modes de paiement et d’une centrale de mobilité. Alors que l’ARTM désire permettre le paiement par carte de crédit et à l’aide d’un téléphone intelligent, l’AUTAL rappelle que ce ne sont pas tous les citoyens qui possèdent ces moyens technologiques. Même constat pour la centrale de mobilité, une plateforme qui regroupera tous les services de mobilité et qui permettra aux utilisateurs de planifier leurs déplacements et d’être informés en temps réel. «Les nouvelles fonctionnalités technologiques doivent pouvoir être utilisées par toute la population, incluant les personnes vivant avec des limitations fonctionnelles et qui utilisent des logiciels leur permettant d’accéder aux nouvelles technologies mises en place par l’ARTM, soutient l’AUTAL. Nous pouvons penser aux lecteurs d’écrans, aux logiciels de grossissement et aux options d’ergonomie.» L’AUTAL recommande ainsi à l’ARTM de consulter les organismes du milieu afin de s’assurer de l’accessibilité des nouvelles technologies, ainsi que de procéder à des tests avec des personnes handicapées avant leur implantation.– AUTAL