Triple 9: un bon film policier

Les bons films policiers sont rares par les temps qui courent. Les séries télé prennent toute la place et tous les styles y sont visités. Le cinéma se consacre beaucoup aux justiciers aux pouvoirs extraordinaires plutôt qu’aux ouvriers de la justice qui, jour après jour, protègent le bon fonctionnement de la société au lieu de répondre à des menaces extraordinaires.
La corruption égoïste et personnelle est, par le fait même, moins fréquemment examinée depuis que les scénarios s’attardent aux menaces extraterrestres. Triple 9, du réalisateur australien John Hillcoat, s’aventure sur le terrain de l’hommerie sans fla-fla.
Des bandits, des combines, des vols, des poursuites, des fusillades, des policiers corrompus, des policiers moins doués, voilà l’ensemble des éléments que celui qui nous a donné La route, nous propose dans une production de tout près de deux heures.
Les acteurs qui composent la distribution du film ne sont pas les plus connus. Dans des rôles de soutien, Casey Affleck, le frère de l’autre, et Woody Harrelson qu’on recrute pour jouer les «mononcles» depuis quelque temps. L’action dont le scénario est rempli leur donne l’occasion de faire connaître leur talent.
Certains n’apparaîtront à l’écran que durant quelques courtes scènes, d’autres, comme Affleck, sembleront hésitants dans l’interprétation de leur personnage. Disons que les performances sont inégales et personne ici ne peut revendiquer de porter le film sur ses épaules.
Une équipe de policiers corrompus se résigne à assassiner un agent pour faire diversion et réussir un gros coup. Tous se mettent d’accord sur ces mesures extrêmes parce que c’est la dernière fois qu’ils s’exécuteront du mauvais côté de la loi.
Évidemment que tout n’ira pas selon les plans, certains hésitant, d’autres se refusant d’agir encore de la sorte. Il faut dire que tout ce beau monde doit composer avec la supervision de la mafia russe.
On aura en tête les manies de Michael Mann dans la manière de diriger les acteurs, mais il est assez évident que le scénario n’offre pas des personnages assez forts pour que l’ensemble transcende le genre.
Peut-être aussi le blâme devrait-il être porté aux acteurs qui n’auront pas su porter les efforts nécessaires à rehausser l’intérêt que l’on porte aux différents personnages qui interagissent dans les rues d’Atlanta.