Trois fois plus de tournages depuis cinq ans à Longueuil

TÉLÉVISION. Le nombre de permis de tournage délivrés à Longueuil a explosé depuis 2009, passant de 50 à 170 l'an dernier. Un sur deux et Yamaska, de même que deux des plus grandes productions cinématographiques de 2014, 1987 et Mommy, ont notamment été tournées dans la municipalité.
Seulement depuis le début de l’année, 43 permis ont été délivrés par la Ville. Des scènes de Série noire, Un tueur si proche et Les jeunes loups ont notamment eu pour décor des lieurs de Longueuil.
Selon la chef de division des affaires publiques de la Ville de Longueuil, Alexandrine Coutu, «les équipes de tournages sont attirées par la variété des immeubles et des paysages que l'on retrouve à Longueuil, de même que par la grandeur des parcs et espaces verts».
«Les parcs St. Mark et Marie-Victorin, ainsi que l'ensemble du site du patrimoine du Vieux-Longueuil, sont des lieux particulièrement prisés pour le tournage des scènes extérieures, ajoute Mme Coutu. L'hôtel de ville du 4250, chemin de la Savane, et la bibliothèque Raymond-Lévesque de leur côté comptent parmi les bâtiments les plus populaires.»
Une question de budget
Pour Duo Production, qui a produit entre autres Yamaska, Un sur deux, Nos étés et le Le Gentleman, le choix de tourner sur la Rive-Sud est une question de budget.
«La Rive-Sud étant très proche de Montréal, nous sauvons du temps et de l'argent, explique l'adjointe administrative Érika Dandavino. Dans le cas de Yamaska, par exemple, nous travaillons avec les techniciens de TVA. Ainsi, quand nous sommes en tournage extérieur, les techniciens sont payés à partir de leur départ de la station.»
En effet, une règle stipule que lorsqu'une équipe de tournage ne se déplace pas au-delà d'un rayon de 25 km autour de la station de métro Papineau, à Montréal, elle n'est pas dans l'obligation de débourser pour loger et nourrir son équipe. Comme Longueuil est située à environ 6 km de ce point central, sa situation géographique est un atout considérable.
«C'est donc plus économique pour la production de tourner sur la Rive-Sud plutôt que sur la Rive-Nord ou à l'autre bout de l'île de Montréal», ajoute Mme Dandavino.
Des tarifs raisonnables
Les tarifs pour les permis de tournage à Longueuil se situent dans la moyenne, mais puisque les politiques sont différentes d'une Ville à l'autre, il devient difficile de comparer les prix. Longueuil demande 115$ par jour pour un tournage sur une voie de circulation résidentielle et 1725$ pour tourner dans un bâtiment municipal, comme la bibliothèque Raymond-Lévesque.
Les permis sont beaucoup plus dispendieux à Saint-Lambert, par exemple, où l'on demande 675$ pour les tournages utilisant un à cinq véhicules et jusqu'à 2000$ pour une production de douze véhicules et plus.
En 2014, la Ville de Saint-Lambert a délivré 17 permis de tournage pour différentes productions, dont le film Le Mirage. À ce jour, aucun permis n'a été délivré en 2015.
À quand un bureau du cinéma et de la télévision ?
La création d'un bureau du cinéma et de la télévision pour Longueuil faisait partie des engagements de la mairesse Caroline St-Hilaire et de son parti, Action Longueuil, lors de la campagne électoral municipale de 2013. Le projet serait actuellement à l'étape de la planification.
«Ce bureau aura pour mandat de promouvoir Longueuil comme lieu de tournage de productions cinématographiques, télévisuelles et publicitaires, en plus d'assister les équipes de tournages dans toutes les étapes de production», pouvait-on lire dans la plateforme électorale d’Action Longueuil.
L'attachée de presse de la mairesse, Marie-Eve Imonti, affirme que la création du Bureau du cinéma demeure une priorité. «La mairesse a ce projet-là à cœur et notre engagement se poursuit toujours. Nous sommes à l’étape de la planification», a-t-elle indiqué au Courrier du Sud.
Au Québec, trois villes comptent sur l'appui d’un bureau du cinéma pour attirer les équipes de productions, soit Montréal, Gatineau et Saguenay. Les Laurentides se sont aussi dotées d'une entité régionale. (M.-P.G.-H.)