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Un changement d’aménagement près d’une école met des parents en colère

le mardi 31 mai 2022
Modifié à 11 h 10 min le 31 mai 2022
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Afin d’assurer une sortie des classes sécuritaires, les parents se sont positionnés sur l’ancien marquage de la piste cyclable. (Photo : Gracieuseté)

À la sortie des classes de l’école primaire Saint-Romain à Longueuil, des dizaines d’élèves affluent sur la piste cyclable de la rue Bédard à vélo, trottinette ou planche à roulettes. Toutefois, dans la semaine du 16 mai, la piste cyclable a disparu au profit d’une chaussée partagée entre les automobilistes et cyclistes. S’en sont suivi confusion, craintes et mobilisations chez les élèves et les parents, au point où la Ville a rectifié le tir et organisé un aménagement temporaire quelques jours plus tard.

«Les enfants devaient partager la route avec les autobus de la Ville, les autobus scolaires et les voitures. C’est dangereux, ça n’a pas de bon sens!» s’est exclamé au Courrier du Sud Stéphanie Bradley, une mère de deux enfants qui fréquentent l’école primaire.

Cette dernière ainsi que plusieurs autres parents ont interpellé la Ville afin de faire part de leurs craintes quant au nouvel aménagement entre le boulevard Jacques-Cartier et la rue Lincourt.

Ils ont d’ailleurs formé une ligne de parents en attendant l’aménagement temporaire pour assurer une sortie des classes sécuritaire.

«Il y a des enjeux de parents pressés, d’autobus qui changent de voie pour dépasser les enfants. S’il y en a un qui tombe, qu’est-ce qui arrive?» ajoute Mme Bradley, qui s’est également dite déçue du manque de communication de la Ville sur ce changement.

Un aménagement sécuritaire

À la Ville de Longueuil, on assure que l’objectif du changement sur la rue Bédard était de créer un aménagement plus sécuritaire.

«Une piste bidirectionnelle d’un côté par marquage sur la chaussée, on le sait que c’est un aménagement qui pose certains risques en termes de sécurité», a indiqué le porte-parole de la Ville Louis-Pascal Cyr.

«Cela dit, si on constate qu’on a fait quelque chose qui peut être problématique, que les parents se sont mobilisés et ont fait valoir leurs préoccupations, on devait trouver une solution temporaire», a-t-il ajouté.

Les autobus et voitures devaient parfois se déplacer sur la voie inverse afin de dépasser des enfants à vélo. (Photo : Gracieuseté)

 

Ainsi, la Ville a repris le corridor de la piste bidirectionnelle et l’a balisé avec une trentaine de bollards flexibles temporaires. Elle a également ajouté une interdiction temporaire de stationner.

Cette solution sera mise en place jusqu’à la fin des classes et selon M. Cyr, Longueuil va «mettre les bouchées doubles» pour trouver une solution permanente à temps pour la rentrée.

Un entrepreneur en avance

En ce qui a trait au manque de communications, la Ville souligne qu’elle également été prise de court.

«On a des ententes avec des entreprises privées, qui font le marquage pour nous selon une certaine planification, a expliqué M. Cyr. Dans ce cas-ci, l’entrepreneur a eu de la disponibilité et s’est dit qu’il allait prendre de l’avance. Ce n’était pas une mauvaise intention.»

Le porte-parole a en outre souligné que le marquage s’est déroulé sur plus d’une journée, ce qui a pu ajouter à la confusion.

 

Les chaussées partagées : pas une tendance

Alors que le vélo prend une place plus importante dans les villes, les aménagements s’adaptent également. Si l’on retrouve quelques cas de chaussées partagées sur le territoire, Longueuil soutient qu’elles font partie des aménagements jugés sécuritaires par le ministère des Transports du Québec.

«Cela dit, est-ce que la chaussée partagée de la rue Bédard est annonciatrice d’une tendance et qu’on risque d’en retrouver plus à Longueuil? La réponse est non», assure Louis-Pascal Cyr.