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Justice

Un délinquant sexuel de Saint-Hubert écope d’un peu plus de 3 ans de prison

le mardi 17 mars 2020
Modifié à 23 h 35 min le 17 mars 2020

Benjamin Dallaire a été condamné à une peine de 40 mois de prison, le 13 mars, au palais de justice de Longueuil. L’individu de 28 ans a été reconnu coupable de plusieurs accusations d’agression sexuelle et de voies de fait. En plus de sa peine de détention, l’individu figurera également sur le registre des délinquants sexuels à vie. Il lui sera de plus interdit de communiquer avec ses victimes durant toute la durée de son incarcération. Le juge a aussi recommandé qu’il suive un programme en matière de délinquance sexuelle, de violence et de gestion de la colère. À LIRE ÉGALEMENT: Un homme de Longueuil soupçonné d’avoir enlevé son ex-conjointe Enlèvement: la victime retrouvée saine et sauve Benjamin Dallaire recevra une évaluation de l’Institut Pinel Aux prises avec d’importants problèmes de santé mentale et de consommation de drogues, Dallaire a notamment battu et violé son ancienne conjointe, en plus de commettre des voies de fait sur une personne mineure. Il a aussi violement battu une femme avec qui il entretenait une fréquentation depuis quelques semaines. La victime s’en est sortie avec de nombreuses ecchymoses. Elle affirme avoir eu peur pour sa vie. Dallaire a également posé des gestes à caractère sexuel sur deux bibliothécaires de Longueuil. Rien ne laisse croire que les victimes et l’agresseur se connaissaient. Il a en tout fait 5 victimes dans 3 dossiers distincts, dont une victime mineure. Les crimes ont été commis entre juillet 2017 et mai 2018. Enlèvement et séquestration Dallaire doit également comparaître dans une affaire d’enlèvement et de séquestration sur son ex-conjointe, au palais de justice de Saint-Jérôme. Il pourrait faire face à une lourde peine d’emprisonnement qui s’ajouterait à celle prononcée le 13 mars. Le résident de l’arr. de Saint-Hubert n’en était pas à ses premières frasques. Condamné en 2012 à une peine de prison avec sursis pour une agression sexuelle remontant à 2010, Dallaire possède des antécédents de moindre envergure remontant jusqu’en 2006. Risque élevé de récidive Selon le rapport sexologique – dont les grandes lignes ont été exposées en Cour –, le jeune homme possède «d’importantes lacunes lorsqu’il s’agit de reconnaître les limites des femmes». Le rapport mentionne que Dallaire a depuis plusieurs années un problème de consommation de drogues, de sexe impersonnel et de violence conjugale. De plus, il aurait une vision utilitaire des femmes à des fins sexuelles. Le rapport conclut que l’individu représente actuellement un risque très élevé de récidive. Selon la procureure aux poursuites criminelles et pénales Me Suzanne Hébert, Dallaire a fait preuve de peu d’introspection depuis qu’il est incarcéré. Elle a aussi mentionné qu’il refuse de se plier aux règlements de son centre de détention, mentionnant qu’il compile plus de 20 manquements comportementaux. En conclusion, Me Hébert a souligné le manque de conscientisation et d’empathie de Dallaire pour ses victimes. «Certes, il a plaidé coupable, mais il continue toujours de rejeter une partie de la responsabilité de ses crimes sur les victimes» soutient-elle. La procureure estime que l’emprisonnement de Dallaire ne changera rien à la donne puisque la plupart de ses délits ont été commis lors de périodes de probation ou alors qu’il était en attente de procès. Sentence Lors du prononcé de la sentence, le juge Richard Marleau a souligné le manque d’efforts de l’accusé dans sa réhabilitation ainsi que la gravité de ses crimes. La poursuite suggérait une peine de cinq ans de prison ferme pour l’ensemble des gestes posés. L’avocate de Benjamin Dallaire Me Clara Daviault plaidait plutôt pour une peine de deux ans de prison. Elle estime que la santé mentale de son client explique en partie les événements. Elle a également mentionné que son client a plaidé coupable et a ainsi évité aux victimes de devoir témoigner en Cour. «Événement traumatisant» Lors de la représentation sur la sentence, l’une des victimes a pris la parole devant la Cour afin d’exposer les répercussions qu’ont eues sur elle les gestes posés par Dallaire. La jeune victime a raconté que durant une longue période, elle a eu peur de sortir de la maison ou de croiser un homme dans la rue. Elle souligne que pendant pratiquement deux ans, elle a entretenu un comportement autodestructeur et a encore de la difficulté à faire confiance aux gens. «M’adresser à la Cour me permet en quelque sorte de boucler la boucle et de tourner la page sur cet événement traumatisant, a mentionné la jeune femme. J’ai eu l’impression de me perdre. Je me suis demandé ce que j’avais fait pour mériter ça. Je retrouve maintenant une qualité de vie peu à peu.» «Bon fond», selon sa mère La mère de l'accusé s’est également adressée au juge, exposant les problèmes de santé mentale et de consommation de drogues de son fils, avec qui, dit-elle, elle maintient encore un bonne relation. «Il a commencé à avoir des problèmes de santé mentale en même temps que de consommation, a-t-elle expliqué. Je ne le reconnaissais plus. Vers 16-17 ans, il a fait une psychose. Ensuite, son comportement a changé. Il n’avait plus le même regard. Il a pris de mauvaises décisions, mais c’est un garçon avec un bon fond.» Elle a également souligné que son fils a une opposition à toute forme d’autorité, ce qui l’a empêché de compléter plusieurs thérapies.