Un effet à la hausse sur les chiffres d'affaires des émondeurs

Le traitement et l'abattage des frênes atteints par l'agrile occupe une place de plus en plus importante dans le travail des élagueurs de la région. Le copropriétaire de la compagnie Les Émondages Dansereau, Maxime Charland, confirme que sa compagnie en profite, mais rappelle du même coup l'importance pour les résidents de bien choisir leur professionnel pour effectuer l'abattage de leurs arbres.
«Ça occupe maintenant de 30 à 40% de notre chiffre d'affaires. On est au début de la manne, c'est certain», a expliqué l'entrepreneur au Courrier du Sud.
Avec au moins un contrat d'abattage de frênes par semaine, il est maintenant fréquent que les émondeurs doivent abattre plusieurs espèces d'arbres centenaires sur le même terrain.
M. Charland est conscient que certaines compagnies peuvent profiter de la situation pour gonfler leurs prix, ce qu'il essaie d'éviter.
«Sur un contrat passé, un concurrent offrait presque trois fois mon prix pour une job pas trop difficile. C'est une tactique de certaines compagnies, mais j'essaie d'éviter ça et d'être le plus juste possible.» L'entreprise n'offre cependant pas de plan de financement pour ces importantes dépenses.
La Ville de Longueuil recommande aux résidents de demander plusieurs soumissions à différents professionnels pour avoir un meilleur prix.
Bien choisir son professionnel
Les Émondages Dansereau sont soumis aux règles de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), qui les oblige à empêcher le transport du bois des frênes infectés à l'extérieur d'une zone allant de la région de Gatineau jusqu'à Drummondville.
«Je déchiquette le bois sur place, mais quand on a des billots d'un certain diamètre, on ne peut pas le faire. On va alors donner le bois à des gens du secteur où on intervient. On évite de déplacer le bois même à l'intérieur de la zone réglementée.»
Opposé à l'interdiction d'été
Comme bien des Villes, Longueuil tente de limiter la propagation de l'agrile sur son territoire en recommandant de procéder à l'abattage des frênes entre le 1er octobre et le 15 mars, au moment où l'insecte est moins actif. Mais la municipalité songe à interdire l'abattage pendant la saison estivale et travaille actuellement à modifier la réglementation en question, ce à quoi s'oppose Maxime Charland.
«Pour nous, la saison chaude est la grosse période de l'année. Si ça venait à être interdit, on aurait un surplus de travail épouvantable durant l'automne et l'hiver.»
L'entrepreneur indique qu'il respectera la nouvelle réglementation si la Ville va de l’avant, mais souhaite que des professionnels comme lui soient consultés avant de modifier la réglementation.
Questions-réponses sur l'agrile
Que faire lorsqu’on abat un frêne en-dehors des périodes recommandées?
Les arbres abattus doivent être apportés aux écocentres Marie-Victorin et Grande Allée ou dans les dépôts de matières résiduelles privés.
Est-il permis de conserver le tronc d'un frêne atteint pour en faire du bois de chauffage?
Oui, si le bois est coupé en bûches et cordé convenablement.
Quels sont les signes spécifiques de l'agrile du frêne?
La présence de minuscules trous en forme de «D» sur l'écorce des branches ou du tronc et des traces de galeries en «S» sous l'écorce.
(Source: Ville de Longueuil)