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Un mandataire estime faire les frais des problèmes de SAAQclic

le lundi 27 mars 2023
Modifié à 14 h 19 min le 27 mars 2023
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Le nouveau système SAAQclic a été déployé le 20 février. (Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

Stéphane Pilotte ne fait pas partie des conducteurs qui ont occupé les files d’attente à la SAAQ. Pourtant, il en a long à dire sur les déboires des dernières semaines, en tant que directeur des opérations du Club Optimiste Laflèche, un mandataire de la société d’État. Ces bévues, dit-il, font mal financièrement. 

En plus des centres de services, la SAAQ compte sur des mandataires – dont le Club Optimiste Laflèche – qui peuvent réaliser diverses transactions. Une partie de leur financement est assuré par une rémunération à la transaction. 

Selon Stéphane Pilotte, les bogues techniques depuis le déploiement de SAAQclic portent un dur coup aux finances du mandataire. 

«Avant, ça prenait entre une et trois minutes pour faire une transaction. Présentement, avec le nouveau système, c’est entre 15 et 28 minutes. Ce n’est pas viable, pas rentable, on doit piger dans l’argent que l’on donne aux enfants», se désole-t-il.

Les pertes mensuelles depuis le 20 février se chiffrent à 2900$, avance-t-il. En comparaison, les revenus annuels du Club sont de l’ordre de 20 000$. 

Depuis le 20 février, deux employés ont gonflé les rangs. Le mandataire opère ainsi à sept guichets. M. Pilotte déplore cet investissement devenu nécessaire avec l’élargissement des heures d’ouverture, et ce, dit-il, sans aide supplémentaire de la SAAQ.

«Il faut ouvrir plus longtemps, mettre plus d’employés. On fonctionne au tiers des transactions [habituelles], le système bogue tout le temps», décrit-il.

M. Pilotte précise néanmoins que la SAAQ a assuré la présence d’un agent de sécurité.

Beaucoup et peu de clients

Stéphane Pilotte se désole que parmi les dizaines de conducteurs qui se présentent au point de service, nombre d’entre eux quittent bredouille. 

L’achalandage grimpe de manière significative le samedi, alors qu’uniquement trois mandataires dans la région sont ouverts cette journée de fin de semaine. 

«Le samedi, c’est l’enfer. Des gens viennent de Laval, de Saint-Jérôme. On se fait varloper», témoigne le directeur des opérations. 

D’autre part, le sursis que Québec a accordé pour le renouvellement des permis de conduire et certificats d’immatriculation réduit le nombre de clients, et de ce fait, les revenus.

M. Pilotte appréhende l’arrivée de la fin de ces échéanciers : «Ça risque de créer la même erreur que pendant la pandémie avec les passeport. Quand ça va rouvrir, tout le monde va venir en même temps.»

Soutien et accompagnement

La SAAQ assure offrir le soutien adéquat à tous ses points de services.

Durant la période de transition (26 janvier au 20 février), ils ont reçu une rémunération équivalente à la même période l’année précédente «bien que l’offre de services était réduite», explique Gino Desrosiers, coordonnateur des relations médias.

Les employés ont reçu la même formation que les employés de la Société, en plus de l’accompagnement pour résoudre les pépins techniques.

«Le modèle de soutien que leur offre la Société a été bonifié», relève même M. Desrosiers.

Selon la SAAQ, son système est pleinement opérationnel. «Comme pour tout système informatique, il y a des correctifs et des ajustements qui sont faits en continu pour améliorer le service à la clientèle», nuance-t-il.

Ce dernier ne partage pas les mêmes craintes de Stéphane Pilotte concernant l’achalandage à venir lorsque l’extension du délai pour effectuer les renouvellements prendra fin.

«Il y en a une très grande partie qui a déjà obtenu son service. Juste pour la prise photo, on parle de 56 000/mois. Il reste environ 25 000 clients concernés par la prolongation de la période pour la prendre la photo», illustre-t-il.