Un projet de boxe vise à mettre KO la violence dans les écoles secondaires

Pierre-Luc Michel (Photo: Le Courrier du Sud - Robert Côté)
La cloche sonne, la pause commence, des élèves sortent dehors et se battent lors de séances de combats improvisés de deux minutes. C’est notamment pour endiguer ce phénomène assez populaire autour des écoles secondaires qu’un projet de boxe parascolaire a été lancé au Centre de services scolaire Marie-Victorin; une initiative qui porte déjà ses fruits.
Instauré en 2019 à l’école Gérard-Filion, le projet a vraiment pris son envol lors de l’année scolaire 2021-2022 et accueille des élèves de différentes écoles sur le territoire, en collaboration avec le club de boxe Olympique de Longueuil.
Combattre le feu par le feu, c’est un peu l’objectif du projet, qui vise à réduire la violence dans les écoles secondaires et favoriser la motivation scolaire.
«Ça permet de canaliser l’agressivité des élèves dans un environnement contrôlé et sécuritaire», souligne Pierre-Luc Michel, éducateur spécialisé à Gérard-Filion et initiateur du projet.
Ainsi, au lieu de se battre à l’extérieur de l’école dans des combats improvisés, qui peuvent entraîner des conséquences «graves et irréversibles», selon l’éducateur, l’adolescent peut dépenser son énergie dans le ring, au gymnase, où il est entouré des entraîneurs et intervenants du projet.
(Photo: Le Courrier du Sud - Robert Côté)
Ciblés
Les participants se réunissent au moins deux fois par semaine pour des entraînements, et en incluant les périodes du dîner, jusqu’à six entraînements peuvent être réalisés.
Cette initiative est notamment offerte de façon préventive à certains élèves ciblés et référés par le personnel des écoles. Les élèves qui désirent simplement découvrir ce sport sont également les bienvenus à participer.
Sa popularité est par ailleurs indéniable : près de 200 élèves s’y sont inscrits en début d’année scolaire, en provenance de l’école Gérard-Filion seulement. On y retrouve aussi des élèves des écoles André-Laurendeau, Jacques-Rousseau, Gérard-Filion, Mgr-A.-M.-Parent et Saint-Jean Baptiste.
Les participants au projet parascolaire en compagnie du champion canadien des poids lourds, Alexis Barrière. (Photo : Gracieuseté)
«Ça démontre que ça répond clairement aux besoins de plusieurs élèves. Certains intervenants observent une diminution des combats improvisés depuis la mise en place de cette activité», indique M. Michel, qui a lui-même vu des progrès significatifs chez certains jeunes.
Pierre-Luc Michel se réjouit que le projet puisse avoir un impact sur les jeunes. (Photo : Le Courrier du Sud - Robert Côté)
Sports-études
Le projet pourrait prendre de l’expansion au cours des prochaines années. Pour l’année scolaire 2023-2024, un volet compétitif sera offert aux élèves des écoles participantes.
Une entente avec la fédération Boxe Québec a également été signée pour développer un programme sport-études.
«Certains sont en train de se perfectionner au niveau technique. Ils sont prêts, ils sont motivés, ils veulent faire de la compétition. Alors pour ceux qui veulent plus s’investir et s’entraîner fort, question de les motiver, il y aura cette possibilité-là», note Pierre-Luc Michel.
Les conseils d’un champion
Alexis Barrière, champion canadien des poids lourds et invaincu en dix combats professionnels, a visité les participants au projet.
Celui surnommé «le policier du ring», un mastodonte de 6’4’’, a laissé toute une impression chez les jeunes boxeurs.
«Les jeunes trippaient ben raide, ils ont demandé des trucs. Il est parti sur le ring avec les boxeurs avancés, c’était vraiment exceptionnel. Au niveau de la motivation, certains qui ne venaient plus depuis un bout sont revenus à six fois semaine!» raconte Pierre-Luc Michel.