Un résident de Brossard pourrait être le prochain astronaute canadien

ESPACE. François Lewis fait partie des 70 candidats toujours en lice pour devenir l'un des prochains astronautes de l'Agence spatiale canadienne (ASC).

Celui qui détient deux doctorats en génie s'est démarqué parmi près de 4000 postulants qui ont soumis leur candidature l'été dernier. Au terme du long processus de sélection, deux nouveaux astronautes seront choisis. «Un rêve d'enfance» qui pourrait ainsi se concrétiser pour le père de trois enfants.

«L'exploration spatiale m'a toujours fasciné, indique François Lewis, en entrevue au Brossard Éclair. Mais ce qui m'impressionne un peu plus aujourd’hui, ce sont toutes les technologies requises pour réaliser les missions et tous les exploits que l'Agence spatiale canadienne (ASC), la NASA ou tous les autres organismes de recherche spatiale réussissent à réaliser.»

Gestionnaire de projets chez Teledyne DALSA à Bromont, le résident de Brossard avoue que lorsque l'appel de candidature a été lancé, «ç'a fait jaillir en moi le rêve de devenir astronaute».

«Je me suis dit que j'allais tenter ma chance», explique celui qui est responsable de mener à terme des projets de développement et de mise en production de système microélectromécanique.

Processus d'un an

Bien sûr, il ne suffit pas de présenter un curriculum vitae et une lettre d’introduction pour être sélectionné astronaute. Celui qui a étudié à la Polytechnique de Montréal, à l'Université Laval et à l'Université Pierre-et-Marie-Curie, à Paris, a d'abord rempli plusieurs formulaires et participé à toute une batterie de tests.

«J'ai participé à une série d'examens écrits et différents tests qui servent à déterminer notre résistance au stress, notre personnalité. Ensuite, nous devions passer une série d'examens médicaux et dernièrement, nous avons participé à une première série de tests d'aptitudes.»

Plusieurs qualités et compétences sont essentielles pour faire partie du corps d'astronautes de l'ASC, notamment le jugement, l'intégrité, le raisonnement, le travail d'équipe, la synthèse et la vulgarisation, l'art de parler en public, la motivation et la débrouillardise. Ces qualités seront évaluées tout au long du processus de sélection, qui est loin d'être terminé.

«Si je passe à la ronde suivante, il va y avoir d'autres tests encore plus poussés et des entrevues formelles avec le comité.»

Expérience exceptionnelle

Parmi les 70 candidats astronautes, on retrouve notamment des ingénieurs, des professeurs, des médecins, des chercheurs, des pilotes, des scientifiques et des urgentologues.

«Quand j'ai appliqué, j'ai rempli du mieux que je pouvais les formulaires. J'avais un certain niveau de confiance et je pensais me rendre assez loin dans le processus, mais pas nécessairement à ce stade-ci, évalue Français Lewis. Mais maintenant que j'y suis et que je regarde ceux avec qui je me compare, je crois que c'est possible d'aller encore plus loin.»

S'il se rend au terme du processus, le doctorant de 35 ans devra déménager à Houston, au Texas, où se trouve le centre d'entraînement des astronautes américains, canadiens et japonais.

«C'est une chose à laquelle j'ai certainement réfléchi. Évidemment, il resterait certains détails à régler au plan familial. Mais le déménagement n'est pas quelque chose qui me fait peur ou qui pourrait m'arrêter», affirme François Lewis.

Et même s'il n'est jamais propulsé dans une fusée Soyouz, François Lewis se dit comblé par son expérience.

«J'en retire vraiment un sentiment d'accomplissement», conclut-il.

Les exigences de base pour devenir un astronaute canadien

• Parler français ou anglais

• Détenir un baccalauréat en génie, sciences ou informatique et/ou détenir un doctorat en médecine ou médecine dentaire

• Posséder au moins trois ans d'expériences professionnelles pertinentes ou avoir le droit de pratiquer la médecine au Canada

• Répondre à des exigences médicales très rigoureuses et être en excellente santé

• Mesurer entre 149,5 et 190,5 centimètres

• Peser entre 50 et 95 kg

• Avoir une acuité visuelle de 20/20 ou mieux dans chaque œil, avec ou sans correction

• Ne pas être daltonien

• Avoir une pression artérielle d’un maximum de 140/90 mm Hg

• Avoir une ouïe normale