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Éducation

Un win-win pour employeurs et stagiaires

le mardi 30 avril 2019
Modifié à 6 h 59 min le 30 avril 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Depuis près de 10 ans, le chef et copropriétaire des Copains gourmands Jean-François Hogues accueille des stagiaires dans sa cuisine. Pour le restaurateur, ce partage d’expérience est un véritable win-win. À LIRE AUSSI: De stagiaire à propriétaire et Plusieurs chemins mènent au marché du travail «C’est une aide pour nous, ça crée un bel esprit d’équipe. Ils font partie de l’équipe. Ils sont sousla responsabilité de tous et chacun», illustre le chef. Les stagiaires proviennent de divers programmes de formation aux métiers semi-spécialisés. Certains vivent avec un TDAH ou un trouble du spectre de l’autisme. Ils seront appelés à accomplir diverses tâches et progresseront tout au long de leur parcours. S’ils débutent en épluchant des pommes de terre, par exemple, ils sauront au fil du temps comment faire la purée. «Ils vont arriver au produit final», assure M. Hogues. Certains peuvent notamment apprendre la confection complète de tous les desserts. Tant chez le mentor que chez le stagiaire, il est nécessaire de faire preuve d’ouverture pour que le stage s’avère une réussite. «Ce n’est pas un concours, il faut pouvoir regarder les qualités de la personne et les mettre en valeur de la bonne façon. Il faut respecter les forces et faiblesses de chacun», exprime le chef. Le stage se déroule tout au long de l’année scolaire. Alors forcément, «il y a des hauts et des bas. Ça arrive toujours, à un moment du parcours, où ils sont démotivés.  Ils pensent que ça n’avance pas, ils ne voient pas toujours le processus.» Une telle immersion concrète dans un milieu de travail permet néanmoins de donner le goût d’un métier, ou à tout le moins un excellent aperçu.  M. Hogues croit aussi que le milieu est propice pour aider les jeunes à se développer. Il donne en exemple une élève de 3e secondaire qui, après avoir fait le stage dans sa cuisine, a pu réintégrer le programme régulier en 4e et 5e secondaire. L’école n’est pas forcément adaptée pour tous, alors si un tel programme qui les plonge dans un lieu de travail leur donne le goût et les outils pour poursuivre leur parcours scolaire, tant mieux. «On les motive à poursuivre les études ensuite. S’ils terminent leur 4e secondaire, ils peuvent aller faire un DEP en cuisine. On leur dit : tu auras les bases. Ça sera plus facile dans les cours de cuisine, le prof va voir que tu es capable et va te donner quelque chose de plus.» Au fil du temps, ces jeunes ressentent bien souvent un fort sentiment d’appartenance envers leur lieu de stage. Pour M. Hogues, il se développe de beaux liens avec les stagiaires, dont il se d’une certaine façon responsable. «Je sens un certain devoir de les aider, expose-t-il. Tu ne peux pas sauver la planète, mais tu fais ce que tu peux. On les prend sous notre aile.»