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Une entreprise de Saint-Hubert troque les sacs de sport pour les blouses de protection

le mardi 28 avril 2020
Modifié à 9 h 44 min le 28 avril 2020
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Depuis la mi-mars, l’entreprise Okay Sport troque la conception d’équipements sportifs pour celle de blouses de protection destinées aux paramédicaux et au personnel des hôpitaux. Ce virage à 180 degrés a permis au manufacturier de Saint-Hubert de poursuivre ses activités et de préserver ses emplois pendant la pandémie. Puisque sa spécialisation n’a pas été jugée essentielle par le gouvernement, l’entreprise aurait dû cesser ses opérations temporairement. «Nous avons pu rester ouverts grâce à ce nouveau contrat», explique la propriétaire, Carole Dessureault qui dit s’être «revirée sur un dix cennes». L’entreprise qui fabrique d’ordinaire 30 000 sacs de sport par année, notamment, a déjà confectionné 10 000 blouses de protection en moins d’un mois et demi. Elle équipe des paramédicaux, ainsi que du personnel du Centre universitaire de santé McGill et du Centre hospitalier de l’Université de Montréal. Le tissu des jaquettes conçues à Saint-Hubert est conforme aux normes de niveau 3, le deuxième échelon le plus élevé en termes de protection, explique Mme Dessureault. «Il est hydrofuge, en ce sens qu'il n'absorbe pas les liquides», ajoute-t-elle. Le manufacturier a travaillé avec ses clients, afin de s’assurer qu’il avait en main le meilleur tissu pour concevoir les blouses. Il ne se trouve pas facilement, souligne l’entreprise. «C’est un tissu technique. Ç’a été complexe d’avoir la matière, mais nous avons des fournisseurs au Canada présentement. Advenant qu’il ne soit plus disponible, nous avons aussi des sources à l’étranger», affirme Mme Dessureault. [caption id="attachment_89966" align="alignleft" width="444"] Blouse de protection conçue par Okay Sport.[/caption] Auparavant, Okay Sport a déjà équipé les ambulanciers de sacs de matériel. Les habiller est toutefois une première pour l’entreprise. Les employés ont dû s’adapter au changement. «Tailler un sac et une blouse est deux tâches complètement différentes, rappelle Jean-Sébastien Colas, directeur des opérations. Ça demande une dextérité supplémentaire. La grosseur de l’aiguille est conçue pour la taille de nos sacs de sport. La machinerie a dû être ajustée en conséquence.» Aussi, les couturières voient à la conception des manches, des poches, des cordons, etc. «La production roule à un rythme impressionnant, se félicite M. Colas. Nous travaillons 7 jours sur 7. Nous recevons une commande et le lendemain, elle est expédiée.» Tant que la demande y sera, l’offre le sera aussi, assure l’entreprise.