COVID-19

Une étudiante au front dans un CHSLD attrape la COVID-19

le jeudi 21 mai 2020
Modifié à 19 h 10 min le 20 mai 2020
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Étudiante en soins infirmiers et également préposée aux bénéficiaires au CHSLD Henriette-Céré à Saint-Hubert, Sarah Martin n’a pas hésité à y rester et à travailler plus pendant la crise. Elle savait que le risque d’attraper la COVID-19 était élevé et elle n’a pas été épargnée. «On s’était tous dit qu’on allait l’avoir un moment donné. C’est mon tour. Surtout que je m’étais portée volontaire pour travailler en zone rouge», confie-t-elle sans l’ombre d’une inquiétude. Ses symptômes sont légers. «Je vais bien, j’ai perdu l’odorat et le goût, puis mon nez coule, c’est tout», dit-elle. La jeune femme originaire de Delson, âgée de 19 ans, se sentait enrhumée et croyait d’abord que c’était lié à des allergies. Néanmoins, elle a passé un test par précaution, qui s’est avéré positif. Présentement, elle souffre davantage de ne pas pouvoir aider les aînés qu’elle côtoie au quotidien depuis deux ans que du coronavirus. «J’avais l’impression de les laisser tomber, mais c’est pour leur bien et quand je vais revenir, je vais pouvoir mettre toute mon énergie dans le travail», laisse-t-elle savoir. Sa période en quarantaine de 14 jours se terminant le 22 mai, elle profite de ce temps pour se reposer et se concentrer sur ses études en ligne. Elle aura terminé ses cours le 5 juin. Débuts difficiles Lorsque la pandémie a frappé, le CHSLD où travaille Mme Martin a eu beaucoup de cas parmi le personnel. «Il y a eu beaucoup de congés reliés à cela et on commençait à manquer d’employés, mais on a eu du renfort d’ailleurs», laisse-t-elle savoir. Pour l’étudiante, le travail de préposée aux bénéficiaires pendant la crise s’avère être formateur. «Ce n’est pas décourageant. Ce que je vois ça va m’aider dans ma profession d’infirmière. Jamais je n’aurais vécu ça s’il n’y avait pas eu la pandémie», affirme-t-elle. Mme Martin retient notamment des notions d’approche avec les patients. «Le fait de les accompagner alors qu’ils sont dans un état critique. Le côté communication et relation d’aide devient beaucoup plus important que la technique, confie-t-elle. Il y a aussi la façon de parler à leur famille inquiète.» Pour celle qui travaille la nuit, la chose la plus difficile restera d’en avoir vu vivre leurs derniers moments seuls. Elle considère tout de même avoir plus de temps pour être à leur chevet. «Ce sont des patients et des familles qu’on connaît depuis longtemps. La mort idéale, c’est auprès de ses proches,», laisse-t-elle tomber. Elle ajoute que «le virus est vraiment vicieux. Il y a des patients qui vont super bien et, deux jours plus tard, ce ne sont plus les mêmes personnes. Ils sont en détresse respiratoire et tombent dans le coma. Leur santé se détériore tellement rapidement», confie Mme Martin. Elle ajoute néanmoins que le personnel fait tout ce qu’il peut pour que les patients soient confortables.