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Une famille affectée par le cancer tient à donner au suivant

le vendredi 08 septembre 2017
Modifié à 0 h 00 min le 08 septembre 2017

La famille du jeune hockeyeur des Red Wings de Saint-Lambert, Jonathan Roy-Ascanio, atteint du cancer, organise une montée symbolique du Mont-Saint-Hilaire le 16 septembre. L’objectif est d’aider la Fondation CHU Sainte-Justine à s’offrir un appareil facilitant la neurochirurgie pédiatrique.

Cette idée est venue du père de Jonathan, Richard Roy. Après avoir constaté la qualité du service que son fils a reçu au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, depuis près d’un an, il a voulu faire sa part.

« Quand on est rentré à Sainte-Justine, on s’est rendu compte qu’on n’était pas seul, avoue le père de Jonathan. On avait l’impression que tout s’écroulait autour de nous, mais le personnel nous a rassurés sur le champ. »

« Tu passes les portes du département d’oncologie en te disant qu’il n’y a pas d’espoir, a tout d’abord pensé la mère de Jonathan, Yamery Ascanio Arias. Mais une fois de l’autre côté, tu vois tous les sourires sur le visage des enfants. Eux, ils en ont de l’espoir et on le ressent. »

L’appareil que la famille Roy-Ascanio tente de financer permettrait de déterminer immédiatement le résultat des interventions effectuées sur les jeunes, évitant par le fait même une nouvelle hospitalisation ainsi qu’une seconde opération. Une opération est déjà assez éprouvante, ce que Jonathan ne nie pas.

Heureusement pour lui, la première opération a été la bonne. Il devrait être remis de son cancer au mois de novembre, un peu plus d’un an après avoir reçu son diagnostic.

La collecte de fonds et la montée pour la Fondation ont pour objectif de récolter 20 000$ sur les 80 000$ qu’en coûte l’appareil. À ce jour, Richard Roy confirme que le montant amassé dépasse les 16 500$. La Fondation CHU Sainte-Justine a fait part de son intention de joindre d’autres donateurs au projet.

« C’est une idée qui concerne moins Jonathan, dit Richard Roy. La montée, c’est plus un projet que nous gérons. Lui, il en a en masse sur les épaules avec sa chimio. »

Une montagne à gravir

« J’avais de la misère à patiner sans tomber, raconte-t-il. J’ai dû arrêter avant le début de la saison. J’avais aussi de la misère à parler et je vomissais une fois par semaine, le matin. »

Les Roy-Ascanio revenaient de voyage lorsque leur fils Jonathan leur a dit pour la première fois ressentir des malaises. Au départ, ils croyaient qu’il s’agissait d’une labyrinthite.

Suivant les conseils d’un ami médecin qui recommandait à Jonathan de bouger afin de se remettre sur pieds, Richard Roy et sa femme Yamery ont emmené Jonathan aux États-Unis pour une fin de semaine à la montagne, question de prendre l’air.

Aussitôt l’ascension commencée, Jonathan a montré des anomalies pour un adolescent sensé être en bonne forme physique. Il a conclu la descente de peine et de misère.

Dès leur retour à Saint-Lambert, Jonathan a passé des examens qui ont témoigné de la présence d’une tumeur au cerveau. Il devait subir une opération rapidement.

Lorsque Richard Roy a découvert la grosseur de la tumeur, il s’en est voulu « énormément » d’en avoir tant demandé à son enfant.

« C’était gros comme un kiwi, mentionne-t-il, émotif. Je m’en suis voulu de l’avoir poussé à monter au sommet. De là le but, symbolique, de remonter une autre montagne, plus près de nous. »

« Je me suis dit: pourquoi ne le ferions-nous pas pour les gens qui vivent une situation semblable et pour le centre qui nous a permis de retrouver l’espoir?, ajoute-il. Les gens de l’entourage tenaient à faire quelque chose, que ce soit la famille ou les collègues. »

Comme si rien n’était

Aujourd’hui, Jonathan Roy-Ascanio continue sa routine d’adolescent comme si rien n’était. La partie la plus difficile pour lui a été de perdre sa longue chevelure, populaire chez les hockeyeurs, au début de ses traitements de chimiothérapie.

« Dans sa tête, lui, il n’est pas malade et ne veut pas que ça paraisse, souligne sa mère. Il ne veut pas être associé à la maladie. Ça ne change rien à son attitude d’adolescent, ajoute-elle en riant. C’est lui qui nous donne le courage. »

Ses parents réalisent à quel point le hockey l’aide à traverser cette épreuve, en raison de sa discipline et de sa détermination.

Le jeune de 15 ans qui est en 4e secondaire n’a jamais cessé de fréquenter l’école. Selon son père, il prend désormais pleinement conscience de l’importance des saines habitudes de vie, qu’elles soient scolaires ou alimentaires.

« Je fais maintenant mes devoirs tous les soirs et j’ai de bons résultats, affirme Jonathan. Après mon traitement, j’aimerais juste revenir à ma vie normale. »

La montée du Mont-Saint-Hilaire aura lieu le 16 septembre. La famille s’attend à accueillir une centaine de personnes. Jonathan ne montera pas la montagne, mais il fera acte de présence et prendra des photos de manière symbolique avec le chèque qui sera remis à la Fondation.

Sa montagne à lui, il ne l'a pas encore totalement gravie. Mais Jonathan s’approche du sommet.

Pour faire un don à la Fondation CHU Sainte-Justine ou pour participer à la montée: Catherine Legault 514 496-6082 ou à catherine.legault@ppsc-sppc.gc.ca.