Une Halloween effroyable et rose à Brossard

Nicolas Gauthier a mis plusieurs semaines pour concevoir cette immense araignée. (Photo : Le Courrier du Sud – Ali Dostie)
Depuis huit ans que Nicolas Gauthier décore sa maison pour l’Halloween, avec un univers se déployant toujours davantage, jusqu’à un grand parcours d’horreur dans la cour arrière. Ce 31 octobre, il espère plus que jamais attirer des «Halloweeneux», combinant sa passion des effets spéciaux à son souhait d’amasser des fonds pour Ruban rose, alors que sa mère s’est récemment remise d’un cancer du sein.
«Cette année, il faut que ce soit vraiment beau», martèle le jeune homme de 17 ans, déterminé à en mettre plein la vue aux visiteurs.
Le 7670, rue Latouche à Brossard est déjà une référence. L’an dernier, plus de 1500 petits et grands sont venus s’y donner une bonne frousse et récolter des bonbons. Les pompiers ont même dû fermer la rue pour gérer la circulation.
L’an dernier, Nicolas avait voulu créer une immense araignée, le «Mind Flayer de la série Stranger Things, mais le temps avait manqué. Il ne se ferait pas prendre deux fois et a commencé plus tôt cette année, dès l’été.
En ce début octobre, la grande bête trône dans un coin de la cour arrière. «C’est une structure en PVC, j’ai utilisé aussi des «nouilles» de piscine et du grillage de cage à poules. Pour les pattes avant, j’ai utilisé du polyuréthane pour tout couvrir, mais c’est très cher. Juste pour ces pattes, ç’a coûté 300$», détaille-t-il.
La créature renferme de menus détails, avec petits crânes et entrailles bien visibles. (Photo : Le Courrier du Sud – Ali Dostie)
Nicolas ne possède pas de formation en la matière, mais son parcours en théâtre tout au long du secondaire et la conception de décor l’ont sans doute aidé. Il a appris petit à petit et s’est perfectionné au fil des ans. «Je me suis dis, si je peux faire de petits bonhommes, avec des tuyaux de PVC, pourquoi je ne pourrais pas faire de la même manière une énorme structure?»
Outre cette énorme bestiole, divers monstres animés, une chaise électrique et autres curiosités seront disséminés tout au long du parcours plongé dans une atmosphère lugubre grâce à des éclairages, des effets sonores et de la boucane. Des lumières infrarouges feront déplacer des têtes de monstres selon le mouvement des visiteurs.
Cinq acteurs, dont Nicolas, contribueront à rendre le parcours encore plus réaliste et effrayant.
Visibilité à une bonne cause
Si Nicolas Gauthier a contacté Le Courrier du Sud, c’est un peu pour faire connaître son projet, mais surtout pour donner de la visibilité à une cause qui lui est très chère.
Il y a deux ans, sa mère, qui a reçu un diagnostic de cancer du sein, a subi les traitements de chimiothérapie et de radiothérapie, sans succès. L’ablation totale du sein a été inévitable.
Un autre drame a toutefois eu l’effet d’un électrochoc chez Nicolas : le décès de la mère d’une de ses amies des suites de ce même cancer.
«On le dit toujours, que ça arrive aux autres, mais quand c’est toi, c’est un coup dur. C’est une cause qui me tenait à cœur, témoigne-t-il. J'ai conçu l’araignée géante de grandeur nature pour réussir à avoir une plus grande visibilité et amasser des dons. Plus de gens verront mes projets, plus j'ai de chance d'obtenir une plus grosse cagnotte pour la fondation Ruban rose.»
Cette démarche est aussi une façon pour Nicolas de féliciter sa mère «d'avoir réussi à passer à travers cette épreuve et d’aider et soutenir toutes les familles qui passent à travers ces moments difficiles».
De grands pas
Celui qui se dirige vers des études en génie mécanique, mais qui est tenté aussi par les effets spéciaux, montre avec fierté les différents monstres et autres accessoires qu’il a acquis et conçus au fil des ans.
Il est aussi fier des progrès qu’il a accomplis depuis ses débuts. Il a conservé le tout premier «bonhomme» qu’il avait créé, avec deux morceaux de bois et des articles du Dollarama. Un autre monstre porte un veston acheté au Village des valeurs.
Il a conservé le tout premier «bonhomme» qu’il avait créé. (Photo : Le Courrier du Sud – Ali Dostie)
Une chaise électrique (Photo : Le Courrier du Sud – Ali Dostie)
Devant sa passion grandissante, ses parents l’ont encouragé à économiser et à accumuler des trouvailles au fil des ans, «car tout ça, c’est très cher», souligne Nicolas.
Chaque année, il concrétise son projet sans le soutien de commanditaires.
Il n’hésite pas non plus à s’inspirer de ce qu’il voit ailleurs. Il a conçu une grande façade de plus de sept pieds de haut, qui fait office d’entrée de son parcours d’horreur. «J’avais vu quelque chose du genre à La Prairie. J’avais demandé conseil à la personne qui l’avait faite et je l’ai reproduite à ma manière.»
Des dons peuvent être versés via cette page Un halloween effroyablement rose | Fondation cancer du sein du Québec (crowdchange.ca) ou sur place, le 31 octobre.