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Une murale pour sensibiliser les élèves de Jacques-Rousseau à la cyberviolence sexuelle

le mardi 18 juin 2019
Modifié à 13 h 00 min le 18 juin 2019
Par Amélie Brissette

stagiairecs@gravitemedia.com

PROJET. Une dizaine de jeunes de l’école secondaire Jacques-Rousseau ont conçu une murale sur la cyberviolence sexuelle. Les jeunes impliqués dans ce projet font partie du comité sur la cyberviolence sexuelle, qui organise des activités de sensibilisation et de prévention chapeautées par la Fondation Marie-Vincent. Depuis 2017, le comité rassemble des élèves de la 1re à la 5e secondaire qui veulent s’impliquer ou s’intégrer au sein de la communauté étudiante. Ils se réunissent chaque semaine pour discuter du phénomène de la cyberviolence sexuelle. «Durant ces périodes, on écoute des témoignages, on communique notre avis sur la situation et on réfléchit sur les messages à interpréter», explique une élève du comité, Loïce Gervais. «Nous prenons les inscriptions sur une base volontaire. Les élèves de tous âges sont invités à s’inscrire, affirme la chargée du projet NON à la cyberviolence sexuelle pour nos jeunes! Myriam Le Blanc-Élie. Ce sont majoritairement des filles qui s’impliquent, mais plusieurs garçons s’y intéressent aussi», précise-t-elle. La murale, un geste de prévention? Les élèves ont choisi de faire une murale pour assurer l’efficacité du message livré. Les autres jeunes comprennent immédiatement ce qu’a voulu faire le comité. «On a bâti une murale qui nous a permis d’illustrer les dangers et les conséquences de la cyberviolence, ajoute une autre membre du comité, Hilary Luu. On donne des solutions pour que ça cesse.» «Le projet fonctionne parfaitement bien à Jacques-Rousseau. Chaque année, nous avons beaucoup d’élèves qui s’inscrivent dans le comité. De nouvelles personnes sont même venues, à la suite de la création de la murale», relève Myriam Le Blanc-Élie. Un travail de sensibilisation Les jeunes sont très sensibles à la cause puisque les plateformes technologiques occupent une partie importante de leur quotidien et que c’est sur les réseaux sociaux que se manifeste la cyberviolence. Le membres du comité trouvent cependant que les jeunes ne sont pas assez sensibilisés face aux conséquences du harcèlement sur le Web. «J’ai l’impression que les gens sont déjà au courant, mais qu’ils ne maîtrisent pas toute l’ampleur que ça peut prendre, affirme Aïssatou Lafleur, membre du comité. De notre côté, on essaie de leur faire comprendre que ça peut dramatiquement affecter la victime.» «Je pense qu’on devrait en parler davantage dans les classes, enchaîne une autre élève du comité, Juliette Décarie. On aborde principalement la problématique de la cyberintimidation, mais il faudrait plutôt sensibiliser les gens à la cyberviolence.» La cyberintimidation est une forme d’intimidation virtuelle, qui peut être de nature sexuelle, tandis que la cyberviolence sexuelle vise principalement les jeunes filles et les femmes. Ce phénomène se rattache entre autres au sexisme et à la misogynie. En dehors de l’environnement scolaire, c’est à la maison que les familles devraient aborder ces sujets. Cependant, les parents ne sont pas tous outillés pour avoir ces conversations avec leurs enfants. «Les parents ne sont pas assez informés sur le sujet, croit Juliette. Ils devraient prendre connaissance des différents moyens de prévention. S’ils étaient mieux informés, ils auraient le réflexe d’en parler plus avec leurs enfants.» Des projets en cours L’année scolaire se termine, mais le comité sur la cyberviolence sexuelle a déjà de nouveaux projets. Les élèves comptent produire des capsules de prévention qu’ils iront présenter dans quatre écoles primaires, dès l’année prochaine. «C’est la suite du projet où on va permettre à des jeunes du comité d’aller dans les écoles primaires du quartier, affirme Myriam Le Blanc-Élie. Ils vont avoir le rôle d’ambassadeur. Ils vont expliquer comment on se prépare à la transition primaire-secondaire, principalement par rapport à la cyberviolence», continue-t-elle.