Art de vivre
Achat local

Une pièce de collection très recherchée

le dimanche 17 avril 2016
Modifié à 0 h 00 min le 17 avril 2016

À travers le monde, les collectionneurs sont considérés comme des bizarreries, des gens difficiles d’approche surtout parce qu’ils sont très passionnés. Cette passion de l’histoire, l’obsolescence ou simplement la beauté artistique de l’objet de leur convoitise, touche tous les sujets, nationaux ou régionaux, c’est selon.

On ne sera pas surpris d’apprendre que pour les cartophiles (collectionneurs de cartes postales), les multiples gares, bureaux de poste ou parlements des différentes provinces du Canada demeurent un sujet presque inépuisable pour qui veut s’adonner à posséder toutes les prises de vue de ces différents édifices.

Il en va de même pour de menus objets dont la thématique couvre la totalité du territoire de notre pays. Mentionnons, par exemple, les différentes compagnies de fabrication de bière, qu’elles soient de micro-brasseries ou de brasseries de grande importance, comme les compagnies Molson, O’Keefe ou Boswell.

Histoire

Le cabaret fabriqué d’émail appliqué sur métal de la compagnie Boswell (notre photo) mérite notre attention. D’abord, l’histoire de cette compagnie n’est pas banale. À peine 58 ans après que la brasserie Molson de Montréal ne débute ses opérations, Joseph Knight Boswell ouvre son établissement en 1844 à Québec.

Ce n’est que 120 ans plus tard que les nombreuses fusions entre les compagnies canadiennes entraînèrent la disparition de cette marque de commerce sur le marché. Ce cabaret importé de Québec par son propriétaire (désormais johannais depuis plusieurs décennies) nous laisse bien voir le souci d’esthétisme que les brasseurs imaginèrent pour leurs produits publicitaires.

Ce cabaret, qui a servi pendant de nombreuses années dans une taverne de Québec, n’est certes pas en parfaite condition; les éclats de l’émail sur la bordure prouvent que le travail de serveur dans une taverne n’était pas de tout repos.

Comme ce cabaret appartenait à un ami du propriétaire, ce dernier sait que ces petits éclats sont le résultat de quelques coups portés sur la tête de clients trop éméchés pour garder leur calme dans l’établissement qui servait de la Boswell. C’est ce qu’on nomme la petite histoire de l’objet!

Valeur

Remarquez qu’on peut lire «founded 1668» dans le creux du cabaret. Il s’agit là d’un petit mensonge, parce qu’en 1844, Boswell s’est établi sur le site même d’une brasserie établie par Jean Talon en 1668.

Le cabaret, qui date du début des années 1930, demeure un objet convoité par les collectionneurs de publicité des produits des grands brasseurs canadiens. Dans la condition où celui-ci se retrouve, on peut espérer devoir débourser entre 100$ et 125$ pour l’acquérir. Évidemment, un tel cabaret dans une condition exceptionnelle verrait sa valeur marchande augmenter considérablement.  

Tous les autres produits dérivés conservent également un intérêt pour les amateurs, qu’il s’agisse d’une publicité dans un journal ancien, d’un buvard ou tout simplement d’une épinglette aux couleurs de la compagnie.

On appréciera tout particulièrement les enseignes trois quarts de rond que les propriétaires d’hôtels installaient de chaque côté de l’entrée de leur établissement. On aborde alors des valeurs marchandes tournant facilement dans les quatre chiffres!

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