Culture

Une webradio à saveur country créée sur la Rive-Sud

le lundi 12 avril 2021
Modifié à 15 h 59 min le 09 avril 2021
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Mike Charlebois a grandi dans l’univers de la radio et du country, alors que son père était cofondateur et à la barre de la défunte station CJMS à Saint-Constant. Avec deux autres passionnés, il a créé une nouvelle plateforme Web réunissant des artistes 100% locaux il y a environ un mois. Les fondateurs de Musiquecountry.ca, soit Lyne Trempe de Saint-Mathieu, Christian Beaudette de Saint-Jérôme et Mike Charlebois de Longueuil, avaient une mission précise. «Ce qu’on a eu comme idée, c’est de fonder une radio Web de grande envergure. C’est du jamais vu, on a près de 40 animateurs!, souligne M. Charlebois. On fait place aux artistes d’ici. On ne fait pas jouer de country américain.» Le Web était une avenue toute désignée à une époque où, soutient-il, les gens n’ont plus vraiment de radio à la maison, mais écoutent les chaînes sur d’autres appareils. Les artistes sélectionnés proviennent d’un peu partout au Canada. Toutefois, «on en a beaucoup de la Montérégie et on couvre beaucoup d’événements. Le country est fort ici», soutient le Longueillois.
«Ce n’est pas l’expérience qu’on recherchait, c’était la sincérité. C’est ça qui fait la force du country.» -Mike Charlebois
Toutes les générations Le public et la communauté du country sont de tous âges. «Ça ne me surprend pas, mais je m’en réjouis totalement!, partage M. Charlebois qui évoque en exemple le segment country à l’honneur à la populaire émission Star Académie. Quand mon père a fondé CJMS, j’étais un très jeune fan et là, je suis dans la quarantaine et il y a plein d’amateurs de la prochaine génération.» L’un des artistes que les auditeurs de la station Musiquecountry.ca apprécient, Martin Duford, a d’ailleurs 20 ans, fait-il remarquer. «Ça peut démontrer aux jeunes en général que ce n’est pas quétaine. Honnêtement, je pense que ce préjugé vient d’une forme de jalousie. Le country est le seul style de musique qui arrive encore à vendre des albums physiques», estime M. Charlebois. Ce dernier est également d’avis que ce genre musical perdure et que plusieurs artistes issus d’autres milieux, comme André Watters, Isabelle Boulay, Laurence Jalbert ou Jean-François Breault, l’ont adopté pour cette raison. «Jean-François Breault a déjà raconté à la télévision que lors d’un spectacle avec Paul Daraîche, il ne comprenait pas que ce dernier vende des albums après la performance. Il n’était pas habitué à ça», se souvient l’animateur et co-fondateur de la station. Proximité Le public est fidèle dans le milieu du country; c’est une communauté, selon lui. «Guylaine Tanguay dit souvent en entrevue qu’elle est allée chercher chacun de ses fans. C’est encore elle qui répond directement sur ses réseaux sociaux. C’est la force du country. Il n’y a pas de barrière entre les amateurs et les artistes. Le lien est fort et difficile à détruire», observe M. Charlebois, qui a également découvert lors d’une entrevue que Irvin Blais donnait même son numéro de cellulaire sur la pochette de ses albums, à l’encontre de sa maison de disque. Popularité Les fondateurs de Musiquecountry.ca s’attendaient à une belle réponse, vu leur concept 100% local, «mais jamais aussi forte», confie M. Charlebois. Quelques animateurs ont été sollicités, mais les offres de collaboration ont rapidement fusé de partout. Toute l’équipe est bénévole et «fait ça pour le plaisir». Chacun a son équipement à la maison. Certains travaillent en direct tandis que d’autres préenregistrent. L’idée est ultimement d’organiser des événements pour générer un revenu plus significatif qui sera redonné aux artistes. En ce moment, des spectacles virtuels sont organisés à cet effet. La radio Web atteint jusqu’à 1 200 auditeurs en simultanée. «C’est fou. Nos cotes d’écoute augmentent de jour en jour. On est vraiment heureux», dit M. Charlebois. Programmation variée Entrevues, capsules, chroniques, émissions complètes, performances, notamment, composent la programmation en ligne 24 heures sur 24. «Il y a autant de traditionnel que de new country. Les émissions sont très diversifiées avec différents sujets et artistes de toutes générations. On aime mettre en valeur de nouveaux talents», souligne M. Charlebois.