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Veillées Pattes et Patrimoine de Longueuil: la danse folklorique fait rayonner le Québec

le mardi 01 mai 2018
Modifié à 11 h 06 min le 01 mai 2018
Par Sarah Laou

slaou@gravitemedia.com

TRADITION. Quiconque s'aventure dans les veillées de danses folkloriques ne reste pas longtemps assis! Voilà une des promesses que tient l'organisme Pattes et Patrimoine, membre du Réseau Québec Folklore, lors de ses nombreux événements sur la Rive-Sud.
  • La prochaine veillée aura lieu le 12 mai, à 20h à l'école Sainte-Claire, à Longueuil.
C'était au printemps dernier, une soixantaine de personnes étaient réunies à l'école Le Moyne-d’Iberville de Longueuil pour la veillée du 8 avril. En famille, en couple, seuls ou entre amis, les participants s'en sont donné à cœur joie, aux rythmes entraînants du violon, de l'accordéon, des percussions et du piano. Et tandis que les plus jeunes sautillaient joyeusement dans le gymnase et que les adultes passaient de bras en bras, le calleur Donald Dubuc animait la soirée avec fougue et humour. Ce dernier s'est vu remettre le trophée Gérard Morin durant la veillée, pour son implication en tant que calleur. Un peu plus tôt, des membres de l'association Les Danseux avaient invité les néophytes à une petite initiation à la danse folklorique. Les festivités se sont déroulées de 19h à minuit, dans une ambiance étourdissante. Le goût d'être ensemble Pour le président de Pattes et Patrimoine, Frédéric Roux, les danses folkloriques québécoises sont tout ce qu'il y a de plus social. «Mon souhait, évoque-t-il, c'est que les gens redécouvrent la joie de danser et d'écouter de vrais musiciens, au lieu de s'asseoir devant une télé. Je les invite à revenir s'insérer dans la réalité et à redécouvrir chaque fin de semaine le plaisir de se réunir, d'être ensemble et de partager.»
«Bouger en harmonie avec la musique, c'est quelque chose de magique. Moi, j'appelle ça faire du cardio dans la joie!» - Frédéric Roux
Si le président rapporte que la culture québécoise s’est en partie forgée lors de fêtes où le conte, la musique, la chanson et la danse étaient à l’honneur, il indique aussi que les veillées parviennent encore aujourd'hui à sortir les personnes de l'isolement. Frédéric Roux, qui a souffert de cette solitude à la suite d'un divorce, raconte que les veillées lui ont redonné goût aux plaisirs de la vie. «Cela a répondu à un besoin d'être en contact avec du monde, de se défouler, d'être heureux, tout simplement…» Relève recherchée Les associations de danse folklorique tentent de préserver ce patrimoine vivant. Et si de jeunes familles et des adolescents participent aux veillées, la moyenne d'âge reste majoritairement élevée et la relève, difficile. Nicole Normand-Divay, enseignante à la retraite et présidente de l'association Les Danseux, travaille depuis 60 ans à transmettre ce patrimoine aux plus jeunes. Avec une soixantaine de danseurs de folklore, elle anime et apprend la danse traditionnelle dans les écoles ou lors d'événements et de manifestations. «Il y a certes un intérêt grandissant pour le folklore dans les écoles, assure Mme Normand-Divay. On fait appel à nos services pour initier les enfants parce que les gens ne savent plus danser. Et pourtant, beaucoup de petits veulent apprendre et viennent à nos ateliers avec leurs parents. Les groupes ethniques sont aussi très intéressés par notre patrimoine.» Celle qui souhaite rencontrer les commissions scolaires afin de promouvoir le folklore québécois dans les écoles croit aussi que ce même folklore devrait être plus présent dans le paysage audiovisuel québécois. «Pour amener les gens à la danse et dans les veillées, il faut qu'ils aient entendu la musique, explique la danseuse. Malheureusement, on n’entend presque plus de musique folklorique à la radio. Ce n'est pas juste à Noel qu'il faudrait en diffuser; nous, on danse à l'année longue!» Rens.: www.pattesetpatrimoine.org/ Une tradition qui voyage Mélange d'influences irlandaises, écossaises et françaises, la musique folklorique québécoise est appréciée à l'étranger. D'après le président du Réseau Québec Folklore, Gérald Cyr, qui a été danseur dans une troupe pendant 41 ans, cette tradition permet de s'ouvrir aux autres cultures. «Je suis un voyageur dans l'âme et j'ai beaucoup voyagé grâce à la danse traditionnelle, explique ce passionné. Elle s'exporte bien et en tant que danseur, on représente le Québec partout dans le monde. Même si nous sommes souvent les groupes les plus vieux, on a toujours le sourire et on le fait pour le plaisir», précise ce retraité qui partage sa passion avec sa femme musicienne. Détenteur de la plus grosse bibliothèque de musique folklorique au Québec, avec plus de 2000 membres payants en province et 50 000 participants à ses activités, le Réseau Québec Folklore veut attirer les jeunes et se développe activement sur les réseaux sociaux.  

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