Vendre les lieux de culte, mais à qui ?

VOCATION. En priorité, la fabrique se tournera vers d'autres églises chrétiennes pour se départir d'un lieu de culte. Ç'a été le cas de l'église Saint-Jean-Eudes, sur le boul. Marie, dans l'arr. de Saint-Hubert, qui est maintenant le lieu de culte d'une paroisse orthodoxe roumaine.

La municipalité est ensuite le deuxième partenaire visé. À Saint-Michel, la Ville a acquis une partie de l'église pour en faire une bibliothèque, alors que le chœur est demeuré, avec la garantie de le maintenir  en lieu de culte pour les 100 prochaines années. Des 25 églises vendues, cinq sont demeurées ainsi des lieux de culte, en tout ou en partie.

Les organismes communautaires s'avèrent également des partenaires intéressants. C'est d'ailleurs à l'organisme La Mosaïque qu'a été vendue la première église du Diocèse en 2003.

«Une église peut convenir à des organismes puisque elle offre un grand espace commun pour une salle multifonctionnelle, mais aussi de plus petits espaces de bureau, avec le presbytère. Comparativement au prix du neuf, ça peut devenir intéressant», souligne le courtier immobilier Olivier Maurice, spécialisé dans la vente de bâtiments religieux depuis près de 10 ans.

Dans cette catégorie entre également la construction de logements sociaux, comme pour l'église Saint-Charles-Borromée, qui abrite aujourd'hui des HLM.

Ce n'est qu'une fois ces trois acteurs sollicités que les projets privés seront pris en considération.

Une servitude restrictive d'usage a aussi été imposée: aucun commerce ne peut pratiquer dans une ancienne église. Impossible, par exemple, d'en faire un lieu pour des spectacles érotiques. «Je veux bien croire qu'on passe d'un saint à un autre, mais quand même!», blague l’économe diocésain Paul De Leeuw.

Olivier Maurice se dit par ailleurs conscient de ce que peut représenter la fin d'une église pour des paroissiens. «On ne mets pas une pancarte à vendre devant une église; le tout doit se faire dans un certain respect solennel.»