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Verdissons Longueuil, une initiative citoyenne vouée à faire des petits

le vendredi 19 avril 2019
Modifié à 17 h 07 min le 19 avril 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

ENVIRONNEMENT. En 2018, Marc-Antoine Azouz est parvenu à rassembler une soixantaine de bénévoles pour planter 200 arbres dans le parc Thomas-Dubuc lors d’une journée de mai. Ainsi est né «Verdissons Longueuil». La graine qui a permis de faire pousser ce projet est toute simple: devant le constat que plusieurs frênes de son quartier étaient malades, atteints par l’agrile, Marc-Antoine Azouz a voulu agir. Il s’est d’abord adressé à la Ville de Longueuil. À ce moment, on lui a répondu que la distribution de 1000 arbres à la Journée verte était l’une des principales actions de la municipalité pour combattre l’agrile. «Mais ce n’était pas sur les terrains de la Ville», remarquait M. Azouz. Il a donc entrepris diverses démarches, lui permettant notamment, grâce à programme gouvernemental, de trouver 200 arbres sans frais. Le projet aura coûté moins de 1000$ à la Ville de Longueuil, qui a entre autres fourni la terre et le paillis. «La Ville voulait qu’il y ait une pérennité au projet. C’était important aussi pour moi. Ça ne devait pas être un échec: je devais rallier suffisamment de bénévoles, et les arbres devaient survivre.» En posant des affiches sur les boîtes postales de son quartier et en publiant des annonces sur des sites de bénévolat, il a réussi à attirer des bons Samaritains de tous les âges pour l’aider à accomplir sa mission écologique. [caption id="attachment_71042" align="alignright" width="446"] Marc-Antoine Azouz[/caption] «La réponse du public était excellente, se rappelle-t-il. Il y avait des jeunes de 4 ans... et ça allait jusqu’à 74 ans. C’était surprenant! On sent que ç’a interpellé les gens.» M. Azouz s’était aussi engagé auprès de la Ville à arroser les arbres, ce qu’il a fait l’été dernier. Il se rendait au parc ave ses bidons de 4 L d’eau. Un homme résidant tout près a gentiment accepté qu’il se ravitaille à son boyau. «Cet été, je devrai y aller si on se retrouve encore avec un mois sans précipitations», indique-t-il. La suite Marc-Antoine Azouz ne souhaitait pas s’arrêter là. D’autres secteurs voulaient aussi leur «Verdissons Longueuil». Le parc des Hirondelles, dans Collectivité nouvelle, a donc été ciblé. Mais la coupe du boisé entre le parc Thomas-Dubuc et le parc Michel-Chartrand a quelque peu changé la donne et M. Azouz a participé à l’appel de projets de plantation d’arbres lancé par la Ville il y a quelques semaines. Les projets de plantations soumis par les citoyens doivent être d’un maximum de 200 arbres. M. Azouz a donc proposé un projet dans lequel le boisé où les frênes ont été coupés est divisé en cinq sections. Jusqu’à maintenant, 160 bénévoles se sont portés volontaires. Cette fois, ce ne sont pas des arbres de reboisement qui seraient plantés, mais des espèces vouées à devenir plus grandes. Le coût du projet est estimé à 45 000$. Le citoyen espère que la Ville optera pour cette proposition et donnera sa réponse favorable dans les meilleurs délais, puisque la plantation de ce type d’arbres doit se faire au printemps. Il n’est pas convaincu que de dessoucher le boisé, comme le réclament certains résidents, est la meilleure option s’il faut replanter rapidement, avant que les pousses de frêne ou encore des espèces comme la vigne prennent du terrain. «C’est une petite forêt, ce n’est pas un parc. Il y a des arbres qui tombent, du compost, ça se regénère. Il faut laisser la nature prendre sa place.» Cet intérêt marqué pour la nature lui vient de son grand-père, qui a transmis sa passion des arbres fruitiers à son propre fils, qui l’a à son tour transmise à Marc-Antoine. «J’ai passé plusieurs étés en campagne. Par observation, tu remarques comment vit et survit la nature.» Rens. : verdissonslongueuil@hotmail.com     Bonne action récompensée L’action citoyenne de Marc-Antoine Azouz a été récompensée lors du Gala excellence de Longueuil, où on lui a remis le prix Citoyen d’exception – Bénévole d’honneur. «J’ai été très étonné de remporter ce prix. Il y a des bénévoles qui donnent énormément d’heures. Oui, j’ai mis de l’énergie, mais jamais autant!» Il espère que cette reconnaissance saura aussi en inspirer d’autres à faire de même et lancer des initiatives dans leur communauté. «On ne peut plus s’attendre à ce que la Ville règle tout. L’idée n’est pas de la déresponsabiliser, mais il doit se faire un travail avec les citoyens. Si on travaille ensemble, c’est moins cher, plus flexible.»