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Vétusté des réseaux : Longueuil modère certains projets immobiliers

Il y a 2 heures
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Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

La zone sous surveillance comprend pratiquement l’entièreté de l’arrondissement de Saint-Hubert. (Photo: sommaire décisionnel de la Ville de Longueuil, 10 juin 2025)

La Ville de Longueuil impose des restrictions au développement immobilier dans certains secteurs de son territoire, le temps de moderniser ses infrastructures d’eau et d’égouts arrivées à pleine capacité.

Depuis plusieurs années, la croissance rapide de la ville exerce une pression sur les réseaux municipaux de distribution et de collecte d’eau. Les récentes études de capacité hydraulique démontrent que certains secteurs ne peuvent plus accueillir de nouveaux projets sans risquer de compromettre la sécurité incendie ou la gestion des eaux usées.

En vertu de la Loi sur les compétences municipales, Longueuil a adopté un règlement provisoire suspendant la délivrance de permis de construction et d’autorisations dans les secteurs concernés, tant que les travaux d’infrastructures ne seront pas complétés.

Annoncée en juin dernier, cette mesure a été adoptée lors de la séance du conseil du 19 août.

Secteurs touchés

Parmi les zones touchées figure le tronçon de la rue Victoria, entre Saint-Louis et Régina, où la conduite d’aqueduc actuelle ne peut plus répondre aux besoins. Des travaux de reconstruction complète des infrastructures, incluant la séparation des réseaux d’égout et l’ajout d’installations pour la gestion des eaux pluviales, sont déjà en préparation. La fin des travaux est prévue pour 2030.

Le secteur desservi par le collecteur Baillargeon fait également partie des zones sous restriction. Le réseau sanitaire a atteint sa pleine capacité, forçant la Ville à limiter les nouveaux développements. Le projet de prolongement du collecteur sud-est doit débuter dès cette année, avec des études préliminaires et l’acquisition de servitudes. L’achèvement est prévu pour 2029.

Par ailleurs, à la suite de l’assemblée publique du 25 juin 2025, certains articles du règlement initial ont été modifiés. Notamment, la définition d’«habitation bifamiliale» ainsi que l’exception permettant l’ajout d’un logement dans ce type de bâtiment ont été retirées.

Une fois les travaux achevés, la Ville prévoit lever les restrictions et permettre la reprise du développement normal.

Inondations : plus de suivi demandé

Lors de la période de questions du conseil municipal du 18 août, Francis Loiseau, président par intérim du Regroupement inondations secteur Moreau, Ménard et Milot, a interpellé les élus au sujet du suivi des signalements faits au 311 lors d’épisodes de fortes pluies. L’organisme représente une soixantaine de propriétaires, dont plus de la moitié ont subi au moins deux inondations au cours des dernières années.

«Aucun suivi systématique des événements n’a été constaté», a dénoncé M. Loiseau, qui s’inquiète également de la capacité du réseau pluvial, des impacts financiers pour les propriétaires et des effets potentiels des nouveaux projets immobiliers sur les infrastructures existantes. Il a demandé à la Ville de reconnaître la vulnérabilité du secteur et de l’intégrer au Plan d’action sur la résilience aux fortes pluies.

Francis Loiseau, président par intérim de Regroupement inondations secteur Moreau, Ménard et Milot. (Photo: page Youtube de la Ville de Longueuil)

La mairesse Catherine Fournier a salué l’intervention «rigoureuse et constructive» du citoyen, tout en précisant que ce secteur faisait partie du sous-bassin Baillargeon, l’un des treize sous-bassins de Longueuil. Elle a indiqué que des études de modélisation hydraulique étaient en cours afin d’identifier les projets à réaliser en priorité : «Ces projets sont en haut de notre liste», a-t-elle affirmé.

Mme Fournier a par ailleurs reconnu certaines lacunes dans le traitement des appels au 311, en rappelant toutefois que chacun était analysé. «Il est très important lors des signalements d’indiquer le point d’entrée de l’eau — toilettes, garage en contre-pente, pompe submersible, etc. — car toutes ces informations alimentent le Comité de résilience aux fortes pluies», a-t-elle expliqué.