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VIDÉO - 58 ans de service : le dernier 10-19 du sergent Bourdon

le vendredi 02 juin 2023
Modifié à 12 h 43 min le 02 juin 2023
Par Sylvain Daignault, Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

Tous les policiers présents ont tenu à saluer personnellement l’agent Lionel Bourdon qui part à la retraite après une carrière de policier de 58 ans à Longueuil. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)

Le 9 juin 1965, Lionel Bourdon, 20 ans, faisait son entrée au service de police de Ville-Jacques-Cartier. Cinquante-huit ans plus tard, le sergent considéré comme le plus ancien policier en service au Canada à 78 ans, a annoncé sa fin de service par un dernier 10-19, code prononcé par les policiers à leur retour au poste après une journée de travail.  

Le sergent Bourdon a eu droit à une cérémonie de retraite haute en couleurs sous un soleil resplendissant au quartier général du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) situé sur le boulevard Curé-Poirier Ouest, à Longueuil, le 1er juin. 

Lionel Bourdon en 1965. (Photo gracieuseté)

Accompagné des membres de sa famille, le sergent Bourdon a traversé une haie d’honneur composée de ses collègues et des policiers de différentes régions, dont la Gendarmerie royale du Canada, la Sûreté du Québec, Montréal, le Haut-Saint-Laurent et le Roussillon.

Le directeur du SPAL, Patrick Bélanger, a évoqué le parcours exceptionnel du sergent Bourdon qui a passé entre autres 13 ans aux enquêtes criminelles, en plus de souligner l’importance de sa contribution au service de police.
Depuis 2008, le sergent Bourdon était responsable des patrouilles des véhicules banalisés.

 

 

72$ par semaine

Visiblement toujours fier de porter l’uniforme, le sergent Bourdon a raconté qu’il gagnait 72$ par semaine en 1965. «Moins les impôts, il me restait 56 dollars!» dit-il.

L’agent Bourdon se rappelle qu’au début de sa carrière, il patrouillait la nuit en s’assurant que les commerçants avaient bien verrouillé leur porte. «Les gens nous connaissait, nous saluait. Les choses ont bien changé», affirme-t-il. 

Parmi les changements significatifs auxquels il a assisté en presque six décennies, il souligne bien sûr les avancées technologiques comme l’ordinateur et l’identification par ADN, mais surtout l’arrivée des femmes comme policières; une étape qui s’est bien passée à Longueuil selon lui. 

«Lionel est bien modeste mais aux examens de tir et de conduite, il se classe encore dans le haut de la liste», souligne à ses côtés Ghislain Vallières, relationniste au SPAL.  

Parmi les enquêtes qui l’ont le plus marqué, il y a celle menée conjointement avec la Sûreté du Québec concernant le vol de la Wells Fargo survenu en 1978 où des individus armés de mitraillettes ont fait main basse sur 3 M$ entreposés dans les locaux de cette compagnie du parc industriel de Longueuil. «J’ai énormément appris de choses au cours de cette affaire», indique-t-il.

L’une des raisons qui a motivé l’homme de 78 ans à rester à son poste aussi longtemps est de voir plusieurs de ses collègues occuper un nouveau boulot à la retraite. «Pourquoi je me serais trouvé un nouvel emploi quand j’aimais le mien?»

M. Bourbon a livré un message aux jeunes policiers ou à ceux et celles qui songent à leur avenir : «N’hésitez pas. Policier, c’est le plus beau métier du monde.»  

Musée

Le nouveau retraité entend prendre un peu de repos cet été avant de s’occuper d’un projet qui lui tient à cœur : un musée de la police de Longueuil.
 

Parmi les projets qui tiennent à cœur à Lionel Bourdon, il y a la création d’un musée de la police à Longueuil. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)