VIDÉO – Prima Danse : la danse comme outil de rapprochement social
La danse et le simple fait de bouger contribue à un meilleur équilibre tant physique que mental selon Prima Danse. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)
Le Centre communautaire des Aînés de Longueuil vibrait au rythme de la danse le 25 novembre dans le cadre d’une activité organisée par l’organisme Prima Danse avec des élèves de l’école de danse Hugo Depot (HDP) de Longueuil. Après une courte répétition, la quinzaine de danseuses âgées entre 8 à 12 ans ont accueilli la quinzaine de personnes aînées pour une activité bien spéciale : une rencontre entre générations où la danse devient outil de rapprochement.
Pour Prima Danse, entreprise d’économie sociale, la danse est devenue un outil à utiliser pour échanger entre participants, tout en développant de nouveaux liens d’appartenance à travers la musique, le rythme et le corps.
«S’il n’y a qu’une leçon à tirer de la pandémie, c’est celle de faire plus attention à nos aînés, lance Josiane Simard, cofondatrice de Prima-Danse. L’isolement et la solitude entraînent plusieurs conséquences néfastes pour ce groupe d’âge qui peut rapidement perdre la santé et le bien-être, tant physique que mental.»
Rapprochement
Après une performance sans faille de la troupe des plus jeunes danseuses qui ont droit à de généreux applaudissements, Charlie-Rose Martel, Samia Gagné-Dembele et Frédérique St-Laurent y vont d’un numéro de street dance.
Charlie-Rose Martel, Samia Gagné-Dembele et Frédérique St-Laurent aimeraient bien un jour participer à la populaire émission Révolution. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)
Bien assis sur leur chaise, les personnes aînées suivent de près et avec attention les mouvements rythmés des trois jeunes danseuses qui rêvent toutes de participer à la populaire émission Révolution qui met la danse en vedette.
On bouge !
Tour à tour, les danseuses et les participantes – il n’y avait qu’un seul homme – sont invitées à se présenter en effectuant un mouvement avec leur corps. Puis, les gens échangent tour à tour une boule d’énergie imaginaire, histoire de se délier les muscles.
Puis, Cyndie Forget-Gravel, diplômée de l’École de danse contemporaine de Montréal, demande aux participants de se lever et de faire un pas de danse. Claudette, 77 ans, y va d’un pas assuré de mambo. Monique, 70 ans, préfère un mouvement de danse en ligne. Pour sa part, Réjeanne, 78 ans, se souvient de ses belles années de ballet-jazz. Rapidement, les jeunes danseuses reprennent le mouvement de leurs aînées.
Claude Lamothe suit les mouvements des deux jeunes danseuses devant lui. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)
Ensuite, en équipe de deux ou trois, jeunes et moins jeunes mélangés, l’un devient le miroir de l’autre et doit effectuer les mêmes gestes en respectant ses limites. «C’est important de bouger, peu importe notre condition», insiste Mme Simard en circulant lentement à travers le groupe.
Une fois cet exercice terminé, c’est l’heure de la discussion.
Suppôts de Satan et confesse!
«Chez les Frères Maristes, à Granby, on nous disait que les filles qui portaient des vêtements trop serrés étaient des suppôts de Satan. Bien moi et mes amis, on était prêts à aller en enfer! C’est là qu’étaient les plus belles filles!» raconte en riant Claude Lamothe, 80 ans, spécialiste des quadrilles et de la danse en ligne.
Claudette, danseuse de mambo mais qui s’y connaît aussi en cha-cha et en triple swing, se souvient que la danse et le ballet n’avaient pas bonne réputation auprès des religieuses.
«Quand j’étais jeune, le dimanche soir, on écoutait et regardait le ballet à Radio-Canada. Le lendemain à l’école, les religieuses nous demandaient qui avait regardé le ballet. Je levais ma main. Celles qui avaient regardé le ballet devaient aller à la confesse!» lance-t-elle, devant les enfants incrédules.
Autres temps, autres mœurs! comme dirait l’autre.
Puis, c’est déjà l’heure de se quitter. Les sourires sont moins crispés qu’à l’arrivée et tout le monde s’envoie la main en souhaitant recommencer bientôt. Comme quoi l’énergie positive que crée la danse libère autant le corps que l’esprit, soutient la cofondatrice de Prima Danse.
Depuis 2010, Prima Danse intervient auprès de différentes clientèles dites vulnérables, partout à travers le Québec et ailleurs au Canada.
Resurgo
La danseuse professionnelle Cyndie Forget-Gravel a participé au court-métrage Resurgo, réalisé par Marc-Antoine Turcotte, dans lequel, par la danse, on revit toutes les émotions suscitées par la pandémie de COVID-19. Présenté dans une dizaine de festivals à travers le monde et a remporté quelques prix dont le Hollywood Gold Awards et le Rome Prisma Film Award.