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Vidéo – Une première élection pour Climat Québec 

le vendredi 16 septembre 2022
Modifié à 12 h 11 min le 16 septembre 2022
Par Sylvain Daignault, Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

La cheffe de Climat Québec, Martine Ouellet, se présente dans Marie-Victorin.  (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)

Nouvelle formation politique sur la scène provinciale, Climat Québec présente une plateforme dans laquelle la protection de l’environnement est la priorité. Entrevue avec sa cheffe, Martine Ouellet, candidate dans la circonscription de Marie-Victorin.

Après une élection partielle au printemps dernier où elle a obtenu 310 voix et 1,9% des votes pour terminer au 6è rang, Martine Ouellet ne se fait pas d’illusions. «C’est une première élection générale pour Climat Québec. Et en plus, les médias nous boudent!» lance-t-elle attablée dans une pâtisserie de Longueuil. 

Lobbys politiques
Martine Ouellet a fondé son propre parti, Climat Québec, parce qu’elle se désole de la façon dont la politique fonctionne au Québec. «Les partis sont trop proches des lobbys politiques et ont tous de retours d’ascenseur à faire. Pourtant, on n’est pas obligé d’accepter leurs pressions, assure l’ancienne ministre des Ressources naturelles. La plupart du temps, les compagnies vont reculer si le gouvernement tient son bout.»

Présentation de Martine Ouellet – cheffe de Climat Québec – Marie-Victorin 

Comme exemple des pressions exercées, la candidate revient sur le dossier de la cimenterie McInnis en Gaspésie. En 2014, le gouvernement du Québec alors dirigé par Pauline Marois avait donné le feu vert au projet de cimenterie à Port-Daniel-Gascons sans que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) ne puisse évaluer le projet de 1,1 milliard de dollars en grande partie financé par l’argent public. «J’ai été la seule à m’opposer à ce projet», souligne-t-elle.

Ciment McInnis est aujourd’hui responsable de 2% des émissions de GES au Québec. Véritable gouffre financier, en 2020, la cimenterie a été vendue à des intérêts brésiliens. Dans la transaction, la Caisse de dépôt et placement du Québec – le bas de laine des Québécois – a perdu plus de 400 M$.

«Regardez maintenant le dossier de la fonderie Horne à Rouyn-Noranda. C’est inacceptable que le gouvernement leur permette de polluer de cette façon. On parle d’arsenic en concentration dangereuse. Même Québec solidaire a dit qu’il ne fermerait pas cette entreprise», souligne la cheffe de Climat Québec.

Environnement
Mme Ouellet se réjouit que le Québec bénéficie d’une énergie propre comme l’hydroélectricité, ce qui le place au-devant dans la lutte aux changements climatiques. «La crise climatique est bien commencée!, dit-elle. Si on ne s’y attaque pas sérieusement au Québec, pouvez-vous me dire qui va le faire? C’est seulement une question de volonté politique. Il faut changer, modifier notre manière de penser et développer une nouvelle mentalité.»

Par ailleurs, la candidate n’est pas tendre envers la filière du gaz naturel qui, selon elle, devrait être stoppée. «Les gens l’ignorent, mais 80% du gaz naturel produit au Québec provient des gaz de schiste. C’est aussi polluant que le charbon!» 

Transport
La candidate connait bien les problèmes de transport que doivent affronter quotidiennement ses concitoyens de Marie-Victorin. «Quand il en coûte moins cher de prendre son auto et de se payer un stationnement au centre-ville de Montréal que de prendre les transports en commun, on n’encourage pas les gens à utiliser les transports en commun, bien au contraire.»
Si elle est élue le 3 octobre, Martine Ouellet entend aussi défendre bec et ongles les milieux humides restants non seulement à Longueuil mais partout au Québec.  

Santé
Pour elle, le privé a fait dérailler le système de santé au Québec. «Contrairement aux autres partis qui promettent d’en augmenter la part, nous proposons de nous en débarrasser», affirme-t-elle. La cheffe de Climat Québec ajoute que si un médecin sortant de l’université refuse de pratiquer au public, il devra rembourser le coût de ses études à leur vraie valeur.

Pouvoir aux citoyens
Même si 35% des électeurs inscrits n’ont pas voté en 2018, Mme Ouellet refuse de leur jeter le blâme. «Ce n’est pas de la paresse citoyenne. C’est plus une réaction aux promesses non-tenues et aux sornettes qu’ils entendent depuis trop longtemps», pense-t-elle.

«On a des petits moyens mais on n’a aucun retour d’ascenseur à faire à personne», conclut la candidate.

«Chez Climat Québec, on veut redonner le pouvoir aux citoyens.»
- Martine Ouellet, cheffe de Climat Québec et candidate dans Marie-Victorin

 

Feuille de route imposante

Martine Ouellet a été députée péquiste à l’Assemblée nationale (2010-2018), ministre des Ressources naturelles sous Pauline Marois (2012-2014) et cheffe du Bloc québécois (2017-2018). L’ingénieure de formation avait auparavant entrepris sa carrière chez Hydro-Québec.