VIDÉOS - Deux amoureux de la poésie s’illustrent parmi des milliers de jeunes

Chloé Simard et Arsène Guillemot (Photos: Gracieuseté)
Les mots «qui rebondissent les uns sur les autres», les sonorités, les émotions évoquées… Arsène Guillemot, 15 ans, adore la poésie. Il en écrit depuis l’âge de huit ans. Ainsi était-il dans son élément en participant aux Voix de la poésie, ce concours pancanadien de récitation de poème dont il est l’un des trois finalistes de la section francophone.
«Il n’y a pas d’autres formules que la poésie qui me permet d’aussi bien traduire ce que je sens, qui me permet d’écrire ce que je pense et ce que je suis. J’ai juste à me comprendre, sans le stress de devoir me faire comprendre», témoigne avec verve et précision l’élève de secondaire 5 du Collège français.
En option Arts et inscrit au cours de théâtre parascolaire, il avoue avoir aussi de la facilité – et un plaisir sincère – à mémoriser, lire et apprendre des textes.
Lorsqu’il a aperçu l’affiche du concours des Voix de la poésie dans son cours de français, il a saisi l’«opportunité». «Je n’avais rien à perdre et je savais que ça m’apporterait beaucoup de plaisir», affirme-t-il.
Chloé Simard, élève du Collège Champlain Saint-Lambert, partage aussi cette passion de l’art dramatique. Après avoir participé au concours à deux reprises au secondaire, elle s’est cette fois taillé une place, elle aussi, parmi les trois finalistes francophones.
«C’est une combinaison de plein de belles choses qui font que je me suis inscrite, observe l’adolescente de 18 ans. J’aime vraiment réciter et en plus, les prix étaient vraiment attirants.»
Les neuf finalistes s’envoleront vers Calgary du 17 au 20 avril, où ils auront droit à des formations et divers ateliers. Un total de 25 000$ en prix sera remis aux gagnants.
Poèmes
Pour la première étape du concours, Arsène Guillemot a choisi de réciter Il va neiger dans quelques jours de Francis Jammes et Fins de Gérald Godin.
«J’ai eu beau chercher longtemps, c’est rare que j’en trouvais qui me touchaient autant. Celui de Gérald Godin, je m’y reconnais, dans le style d’écriture. Ça me représente», relate celui dont la mère, enseignante en art dramatique, l’a aidé à se pratiquer.
Deux enseignants du Collège français ont évalué sa performance et celle d’autres concurrents, avant de le choisir pour qu’il achemine sa candidature au concours.
De son côté, Chloé a récité entre autres Page d’écriture de Jacques Prévert, séduite entre autres par la liberté qu’aborde le poème.
Épaulée par son parrain qui œuvre dans le milieu du théâtre, elle estime que ses «émotions vraiment assumées» durant la récitation des poèmes lui ont aidée à se démarquer.
Pas moins de 20 000 jeunes ont participé aux Voix de la poésie. Dans la section francophone, huit demi-finalistes ont été sélectionnés et trois d’entre eux ont ensuite remporté le titre de finaliste.
Finale
Lors de la finale, les concurrents réciteront les deux poèmes qu’ils ont déjà choisis, plus un troisième. Arsène a opté pour Maintenant nous sommes assis, de Marie Uguay.
«J’en ai choisi un qui est moins lourd, plus beau, qui me permet de découvrir de nouvelles émotions, comme l’amour, la confusion, plutôt que la lourdeur du deuil, la solitude», relève-t-il.
Chloé a choisi pour sa part Avant que tout éclate en morceaux, de Dyane Léger.
Alors que la finale approche, elle sent le stress monter quelque peu. «C’est quand même rare que je récite devant beaucoup de monde. Mais j'aime parler devant les gens, alors ça devrait bien aller», dit-elle, confiante.
Arsène se sent davantage habité par l’excitation et l’anticipation que par le stress.
Les deux jeunes insistent sur ce que leur apportera ce voyage de quatre jours où ils participeront à des formations sur la poésie et rencontreront des poètes.
«Ce sera une expérience magnifique, exprime Arsène. Je n’ai pas besoin de gagner la première place, j’ai déjà gagné!»