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La Ville de Longueuil remet 4000 bouteilles d’eau périmée à Certex
le jeudi 14 décembre 2017
Modifié à 14 h 43 min le 14 décembre 2017

DON. L’entreprise d’économie sociale Certex se retrouve avec un grand défi: se départir le plus écologiquement possible des 4000 bouteilles de 18 litres d’eau périmée que lui a remises la Ville de Longueuil. Ces 72 000 litres d’eau maintenant inutilisable proviennent des surplus de la crise de l’eau de janvier 2015.
Depuis la crise de l’eau survenue à la suite d’une fuite de diesel à la station de pompage d’eau brute le 14 janvier 2015, la Ville entreposait des dizaines de milliers de litres d’eau qui n’avaient pas été distribués aux citoyens. La facture pour l’ensemble des bouteilles s’élevait à plus de 673 000$.
«Au moment d’acheter ces bouteilles, nous n’avions aucune idée de l’ampleur et de la durée de la situation», explique le porte-parole de la Ville, Louis-Pascal Cyr.
Entreposés pour plus de 60 000$
Ce don à Certex visait surtout à mettre fin aux frais d’entreposage des bouteilles, qui s’élevaient à 1600$ plus taxes par mois. Ainsi, la Ville a déboursé pas moins de 62 560$ depuis février 2015 pour conserver cette eau. Les dates de péremption étaient variables, mais dans la majorité des cas, il s’agissait de janvier 2017.
Une partie des bouteilles inutilisées en janvier 2015 a tout de même servi. Certaines ont été données aux citoyens lors de bris ou de travaux, ainsi qu’aux pompiers du Service de sécurité incendie de l’Agglomération.
Les petites bouteilles de 500 ml et de 4 L ont été données à Moisson Montréal. L’organisme n’avait pas l’espace nécessaire pour recevoir l’ensemble du lot.
«Dès la fin de la situation problématique avec l’eau potable, des démarches ont été amorcées avec les fournisseurs pour qu’ils reprennent les bouteilles non utilisées; certains fournisseurs ont accepté de reprendre les bouteilles, mais d’autres non», avance Louis-Pascal Cyr.
Les bouteilles restantes ont été données ou conservées au cas où un problème surviendrait lors de futurs travaux dans les usines. Une certaine quantité de bouteilles a aussi été conservée en cas de mesures d’urgence, que ce soit à Longueuil, sur le territoire de l’agglomération ou ailleurs au Québec.
En 2016, les deux tentatives de demande de propositions lancées sur le système électronique d’appel d’offres (SEAO) n’ont pas porté fruit.
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Des bouteilles avaient été distribuées aux citoyens lors de la crise de l'eau en janvier 2015.[/caption]
Pelleter le problème en avant?
Un premier camion a transporté 1000 des 4000 bouteilles à l’entrepôt de Certex. Question d’espace, l’entreprise devra trouver un moyen de se débarrasser de ce millier de bouteilles avant d’en recevoir d’autres. Le directeur général de Certex Stéphane Guérard admet que la tâche ne sera pas facile.
«Le défi est grand et nous sommes à la recherche d’un partenaire qui trouvera dans la reprise de ces cruches une opportunité économique et sociale intéressante. Ce sera un geste qui permettra de résoudre de manière environnementale et socialement responsable ce problème», a-t-il annoncé lors d’une conférence de presse, le 13 décembre.
Par ailleurs, les fournisseurs à qui s’est adressée la Ville lors de l’achat n’ont pas tous consigné les bouteilles. Ce n’est en effet seulement pour un millier de bouteilles que Certex pourrait recevoir une consigne de 10$.
«Nous sommes partenaires de la Ville de Longueuil, alors on essaie de satisfaire ses attentes, a signifié M. Guérard en entrevue, pour justifier l’acceptation de ce don. Nous devrons trouver la solution ensemble, avec elle.»
Si M. Guérard accepte avec un certain plaisir ce défi de taille, il admet néanmoins que la Ville aurait pu exposer tous les problèmes reliés à la proposition lorsqu’elle a approché l’organisme en octobre.
«Au début, on pensait que ces 4000 bouteilles pourraient être consignées. À 10$ chacune, c’est le type de cadeau qu’on ne refuse pas», illustre-t-il.
En tant que centre de valorisation du textile, Certex ne peut rien faire avec le plastique de ces bouteilles. L’approche environnementale est toutefois privilégiée.
«Les cruches ont le logo de recyclage no 7… ce sera une option, au pire des cas», conclut le directeur général.
