Opinion

Violence dans les écoles : agir avant qu’il ne soit trop tard

le mardi 22 novembre 2022
Modifié à 16 h 52 min le 17 novembre 2022
Par Claude Poirier

redactiongm@gravitemedia.com

Claude Poirier, chroniqueur

Depuis son entrée en politique, François Legault dit toujours que l’éducation est l’une de ses priorités. Il l’a répété durant la pandémie. Aujourd’hui, je lui dis que c’est bien beau d’avoir de belles écoles, encore faut-il qu’elles soient sécuritaires pour les élèves et le personnel qui s’y rendent. Le gouvernement n’a pas le choix de se pencher sur les enjeux de sécurité dans les écoles. 

Le 11 novembre, les élèves du Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu ont été confinés, alors qu’un jeune homme de 19 ans circulait dans l’établissement avec une veste pare-balles. Son accoutrement a éveillé les soupçons et la police l’a arrêté sur les lieux. Puis, le même soir, quatre personnes ont été blessées dans une fusillade à proximité du Collège Montmorency à Laval. L’une d’elles était visée par des gangs de rue, a-t-on appris dans les médias par la suite. Le 15 novembre, une école secondaire de Gatineau a été barricadée, puisque les policiers enquêtaient sur la possible présence d’une personne armée. Trois suspects ont été arrêtés. Les élèves ont été traumatisés. 

Une autopsie de la violence dans les écoles est nécessaire. Comment la direction d’un cégep comme celui à Saint-Jean-sur-Richelieu a pu endurer pendant des semaines la présence d’un individu qui, selon des témoignages, portait toujours sa veste pare-balles? Certaines écoles font valoir qu’elles embauchent des agents de sécurité pour surveiller. Je n’ai rien contre eux, mais ce n’est pas la solution, à mon avis.  

Je sais aussi que ce n’est pas facile pour les parents dont les enfants trempent dans le milieu de la violence. Ils ne savent plus quoi faire. Les autorités non plus visiblement. L’un des problèmes connus des policiers est que les organisations criminelles approchent des adolescentes pour les attirer dans le milieu de la prostitution. Désormais, la violence et les menaces surviennent au quotidien. Des bagarres entre élèves d’une violence inouïe sont même survenues à Lachine et Sorel-Tracy, d’après des vidéos obtenues par TVA.   

C’est au gouvernement et à l’opposition de se pencher sur la sécurité dans les écoles. S’il faut installer des détecteurs de métal aux entrées pour fouiller les sacs à dos, faisons-le. Le nouveau ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a révélé en octobre qu’il avait été lui-même victime de violence à l’école. Il a dit vouloir faire de la lutte contre l’intimidation une priorité durant son mandat. 

Il faut agir avant que le niveau de violence atteigne celui des États-Unis, avant que les jeunes craignent de se rendre à l’école le matin. Bref, avant qu’il ne soit trop tard.

10-4! 

(Propos recueillis par Gravité Média)