Actualités
Choix de la rédaction

Elle porte assistance à son voisin victime d'un infarctus

Il y a 2 heures
Modifié à 8 h 55 min le 18 juin 2025
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Daniel Monette et Myriam Mailhot (Photo : gracieuseté)

Le calme et l’expertise d’une infirmière peut faire une grande différence lors d’une situation d’urgence. Daniel Monette et sa conjointe Carole Bilodeau l’ont constaté lorsque le premier a subi un infarctus dans sa maison à Longueuil et que la deuxième a accouru chez sa voisine Myriam Mailhot pour obtenir son assistance. 

M. Monette revenait de jouer au golf lorsqu’il s’est mis à se sentir mal et à ressentir une douleur dans la poitrine, le 20 mai. «Je ne l’avais jamais vu dans cet état», relate Mme Bilodeau.

Elle a contacté le 911 et tout de suite après avoir raccroché – en sachant les secours en route – , et s’est dirigée chez sa voisine, qui est infirmière-clinicienne au Guichet d’accès première ligne (GAP). 

«Elle était un peu en panique, raconte Myriam Mailhot. Elle n’avait pas de médications et on sait que les aspirines, c’est la première chose à donner.»

L’infirmière s’est donc rendue au chevet de M. Monette, qui était allongé, la tête légèrement relevée, comme il se doit. Elle lui a donné le médicament et s’est surtout assurée que la situation ne s’aggrave pas.

«Il y a juste un ECG qui peut confirmer si c’est un infarctus, mais je vous assure que tous les signes y étaient : difficulté respiratoire, paralysie au bras gauche, douleur thoracique», décrit-elle. Je lui tenais la main, je lui parlais calmement. C’était important que la fréquence cardiaque ne monte pas, qu’il n’y ait pas de crise de panique.»

Mme Mailhot a aussi pris soin d’expliquer à Daniel Monette et sa conjointe les étapes à venir une fois que les ambulanciers seraient sur place; un milieu qu’elle connaît très bien, pour avoir déjà pratiqué ce métier.

«Quand les ambulanciers sont arrivés, elle leur a expliqué la situation, car j’étais pas mal énervée», raconte Mme Bilodeau.

«Si on l’avait pas eue, ça aurait été différent…» ajoute-t-elle.

Le principal intéressé estime aussi que la présence de l’infirmière a été rassurante. «Elle a fait une super job. Juste de l’entendre me parler, qu’elle me tienne la main, ç’a aidé énormément», estime Daniel Monette. 

Ces commentaires feront certainement plaisir à Daniel Benoît, qui connaît bien Myriam Mailhot. C’est ce dernier qui a contacté le Courrier du Sud pour faire connaître cet «acte héroïque» de son amie.

« Sur la coche »

L’homme de 68 ans a été hospitalisé pendant une semaine. L’une de ses artères était bloquée à 99%, l’autre à 70%. Deux interventions chirurgicales ont été nécessaires.

«L’Hôpital Charles-LeMoyne a été sur la coche! C’était une équipe incroyable, très attentionnée», avance celui qui n’avait jamais été hospitalisé auparavant.

Aujourd’hui, il se porte mieux et «récupère tranquillement». Il lui reste encore deux semaines avant de pouvoir retrouver les terrains de golf. 

«Je suis tanné de rien faire…» avoue-t-il, avant d’insister plus sérieusement sur l’importance de la santé.

Dans l’action

Infirmière-clinicienne au GAP, Myriam Mailhot, reçoit des appels pour toute la Montérégie-Centre dans le cadre de son travail.

Cette intervention chez ses voisins qu’elle connaissait bien n’a rien à voir avec son quotidien. 

«C’est certain que dans une situation comme celle-là, il y a l’adrénaline qui embarque. Elle te permet d’être fonctionnel. Dans une situation de crise, tu es en réaction, tu n’es pas déstabilisé. Mais après, l’adrénaline descend, relève-t-elle. Au téléphone, tu n’es pas comme ça dans l’action. Mais c’est plus difficile de calmer quelqu’un.»

Après cet événement, elle est néanmoins retournée au boulot, en télétravail. Son fils de huit ans l’attendait aussi à la maison. «Je lui avais dit que j’étais à côté. Il pouvait venir me rejoindre à tout moment.» 

Elle a aussi reçu l'appel du député de Vachon, Ian Lafrenière, qui l'a félicitée. Son geste sera honoré à l'Assemblée nationale.