Actualités
Il y a 20 ans: la crise du verglas frappait la Rive-Sud de plein fouet
le vendredi 05 janvier 2018
Modifié à 7 h 00 min le 05 janvier 2018

CATASTROPHE. Entre le 5 et le 10 janvier 1998, des dizaines de millimètres de pluie verglaçante s’abattent sur le nord-est du continent américain. La région québécoise la plus touchée est située entre Montréal, Sherbrooke et la Montérégie. On la surnomme alors «le triangle noir».
Le 8 janvier, la Société de transport de la Rive-Sud de Montréal (STRSM) annule plus de 60% de ses lignes habituelles d’autobus en raison de l’état non praticable de plusieurs rues de la Rive-Sud.
Deux hôpitaux de la région sont débordés. À Charles LeMoyne, le 7 janvier, 55 patients attendent à l’urgence, dont de nombreux qui ont été victimes de chutes. À Pierre-Boucher, une cinquantaine d’opérations non urgentes sont annulées, car le trafic ambulancier s’est accru de 75% le 8 janvier.
Un programme d’assistance financière est mis sur pied par Québec pour les villes de Brossard, Greenfield Park, Longueuil, LeMoyne, Saint-Hubert et Saint-Lambert.
Des citoyens dans le noir
Au plus fort de la crise, 555 000 foyers de la Rive-Sud et de la Montérégie sont privés d’électricité. Plusieurs pylônes s’effondrent sur les lignes électriques menant au poste d’Hydro-Québec de Saint-Césaire.
La Ville de Longueuil demande aux automobilistes et aux camionneurs d’éviter d’utiliser les routes secondaires, qui sont jonchées de branches et de câbles électriques tombés à cause du poids de la glace. La sécurité civile et plusieurs villes de la région métropolitaine viennent en renfort à leurs confrères de la Montérégie et l’armée canadienne est déployée dans la région pour aider entre autres à libérer les routes.
La Place Longueuil et le Mail Champlain ouvrent leurs portes pour offrir le gîte aux sinistrés. Le centre de services aux sinistrés de Longueuil est établi à l’intérieur du centre sportif du cégep Édouard-Montpetit, où près de 2800 personnes y sont dénombrées le 9 janvier.
Plusieurs hôtels de la région affichent complets. Un centre de distribution est installé sur le site de l’ancienne base militaire de Saint-Hubert, où 250 tonnes de nourriture y sont triées et réacheminées vers les différents centres d’hébergement de la Montérégie.
Un lourd héritage
Plus d’un mois après le début de la crise, c’est l’heure des premiers bilans. Le 10 février, l’aide financière de Québec s’élève à près de 5,5 M$ pour les sinistrés de la Rive-Sud.
Le 15 février, un sondage effectué par la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud (CCIRS) évalue que les commerçants de la Rive-Sud ont subi une perte moyenne de près de 50 000$ à la suite du sinistre. On chiffre alors leurs pertes à 20 M$.
Près de 6000 des 8000 producteurs agricoles et agroalimentaires déclarent avoir subi des pertes à la suite de la tempête de verglas. La catastrophe aura coûté près de 2 M$ aux stations de ski de la région.
Le patrimoine arboricole de la région est sévèrement endommagé, notamment au Parc régional de Longueuil (aujourd’hui le parc Michel-Chartrand), où l'on dénombre de nombreux arbres affectés par le verglas.
Mais il est également rapporté que la solidarité exprimée entre les Québécois durant la crise a apporté un grand réconfort à certaines personnes souffrant d’isolement.



