Yan England surprend avec son premier long-métrage

Le titre de ce film de Yan England n’indique pas sa durée. On parle plutôt d’une minute et cinquante-quatre secondes, soit le temps pour des jeunes athlètes de secondaire cinq pour parcourir 800 mètres.
Yan England s’est fait connaître comme acteur dans différentes séries québécoises à la télé. Il y a aussi eu sa nomination aux Oscars en 2012 avec un court-métrage intitulé Henry. Fort de cette nomination, on annonçait dès lors qu’England allait se commettre avec un long-métrage dans peu de temps.
Quatre ans plus tard, il nous propose 1:54, un film portant sur l’intimidation à l’école. C’est par l'entremise d'un club d’athlétisme que l'on prend connaissance des problèmes de Tim (Antoine Olivier Pilon) avec ses compétiteurs.
Fort d’une distribution solide avec Antoine Olivier Pilon, Sophie Nélisse, David Boutin et Patrice Godin, le film d’England souffre de nombreuses comparaisons avec des films du répertoire. Il n’y a pas beaucoup de différences entre Pee-Wee 3D et le scénario qu’on nous propose ici. Oui c’est plus intense, oui ça traite d’une intimidation plus insidieuse, mais la comparaison demeure pertinente. Surtout que Pilon y tient les rôles principaux.
Une chose nous a vraiment beaucoup embêtés. Le film se termine sur quelques mots d’un garçon bourreau, et nous avons eu beau revoir ce passage à plusieurs reprises, impossible de comprendre les derniers mots du film.
Les images sont travaillées, le montage est bien fait quoique de facture très classique, et les dialogues bien rendus. On y croit. La détresse que vivent certains étudiants devant d’autres qui se trouvent plus malins a de quoi nous faire réfléchir. Surtout les parents d’enfants de cet âge. Le visionnement émeut et nous questionne à plusieurs reprises. Yan England nous offre ici un très bon film dont le sujet n’a rien de facile.
Animaux Nocturnes
Étoiles: *** et demie
Jamais nous n’avons vu une introduction aussi surprenante. Alors que défilent les différents noms des artisans s’associant à cette réalisation de Tom Ford (Amy Adams, Jake Gyllenhaal, Michael Shannon), nous nous demandons où ce qu’on nous annonce comme un thriller va nous amener.
En fait, cette adaptation du roman d’Austin Wright nous trimbale en parallèle dans deux histoires bien distinctes. La première, c’est la vraie vie de Susan Morrow (Amy Adams) qui, directrice d’une galerie d’art, vit dans un univers mondain où son second mari (Armie Hammer) la trompe sans se soucier de l’évidence même de la situation.
La seconde histoire nous transporte dans le désert du Texas où Tony, un automobiliste (Jake Gyllenhaal), sa femme (Isla Fisher) et sa fille (Ellie Bamber) rencontrent des problèmes avec un trio d’inquiétants personnages sur la route. La police qui prend soin de l'enquête (Michael Shannon) est un personnage bien particulier aussi.
Cette autre moitié du film est le fruit de l’imagination du premier mari de Susan qui lui dédit le manuscrit d’un roman qui paraîtra sous peu. De là le lien dans ce film d’une durée de près de deux heures. Ça peut sembler compliqué, mais c’est aussi simple qu’efficace à l’écran.
Amy Adams et Jake Gyllenhaal, qui ont tous deux travaillé avec Denis Villeneuve, nous offrent des performances solides dans ce film plutôt réussi.
Si le début surprend, la fin, elle, est subite, mais très intelligente. Les parallèles entre la vie de Susan et le cauchemar que fait vivre son ancien mari aux personnages de son roman à paraître sont subtils. Le message principal est aussi gros que les notes de lecture que Susan reconnaît tout au long du dévoilement de l’histoire du roman intitulé Animaux nocturnes.
Belle idée, bon roman, belle transposition à l’écran, des images d’une beauté indéniable. À voir.
Lisez plus de suggestions cinéma maison en cliquant ici