Négligence au CHSLD Argyle : un enquêteur indépendant mandaté pour évaluer la situation

Les aînés dans les résidences de Saint-Lambert vivent un été difficile. Après l’annonce de la fermeture du CHSLD Valeo en juin, Le Devoir révélait dans un article le 19 juillet de la négligence à la résidence privée CHSLD Argyle / Les Écluses Saint-Lambert. Un enquêteur indépendant a d’ailleurs été mandaté par le CISSS de la Montérégie-Centre pour faire le portrait de la situation.

Différents témoignages recueillis de proches aidants, d’anciens employés ou d’employés actuels ont évoqué des problèmes en ce qui concerne l’hygiène des résidents et la salubrité de l’établissement, qui, selon l’article, compte 140 lits de type ressources intermédiaires (RI), 50 places de CHSLD ainsi que 10 lits privés.

Le CISSS de la Montérégie-Centre a également reçu de nombreuses plaintes à propos de l’établissement, ce qui l’a mené à mandater un enquêteur externe.

Selon la porte-parole du CISSS de la Montérégie-Centre Martine Lesage, le rapport de l’enquêteur est attendu en septembre prochain. 

«À la suite d’éléments préoccupants qui nous avaient été rapportés, et dans le cadre de la responsabilité populationnelle qui incombe au CISSS de la Montérégie Centre, le PDG du CISSS MC a mandaté une ressource externe pour procéder à une évaluation globale de la qualité et de la sécurité des soins et services du CHSLD Argyle-RI Les Écluses», a-t-elle indiqué au Courrier du Sud.

Elle précise d’ailleurs qu’autant la partie CHSLD que la partie RI sont visées dans cette démarche et que «plusieurs solutions d’amélioration sont en cours d’implantation ».

«Du côté du CHSLD, une conseillère en soins infirmiers du CISSS y effectue des visites régulières et accompagne l’équipe, ajoute Mme Lesage. Pour le volet de la ressource intermédiaire, nous assurons une surveillance étroite du milieu par le biais de nos professionnels en place, intensifions la formation et assurons une présence accrue de nos gestionnaires.»

Surcharge des employés

Selon les personnes rencontrées lors de l’enquête du Devoir, la surcharge des employés est au cœur du problème. Une employée confiait notamment que les culottes de nuit n’étaient souvent pas changées jusqu’à l’heure du midi.

Un ancien cadre de l’établissement révélait pour sa part qu’il était impossible de donner un service acceptable avec le nombre d’employés qu’il y avait et que «les nuits étaient épouvantables».

Le manque de personnel avait d’ailleurs été souligné par les Forces armées lorsqu’elles avaient été déployées dans l’établissement en mai 2020.

Le propriétaire de la résidence Christian Archambault indique de son côté qu’il n’y a pas d’enjeu important de salubrité ou d’hygiène à la résidence, parlant plutôt d’événements ponctuels pour expliquer les témoignages.