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APHRSM: des loisirs et plus encore depuis 40 ans

le vendredi 04 mars 2022
Modifié à 0 h 00 min le 04 mars 2022
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

La chorale est l’une des activités prisées de l’APHRSM. (Photo: Gracieuseté)

Karaté, zoothérapie, yoga et sortie au musée; l’équipe de l’Association de parents et des handicapés de la Rive-Sud métropolitaine (APHRSM) redouble constamment d’efforts pour offrir une variété d’activités de loisirs à ses membres. La programmation de soir et de fin de semaine de l’organisme longueuillois s’adresse aux adultes ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA). 

L’APHRSM rejoint des membres de plusieurs villes de la Rive-Sud, à la seule condition que le transport adapté puisse les conduire à Longueuil. 

«Des gens viennent d’un peu partout, comme Candiac, Saint-Amable, Varennes, pour des activités comme le hockey sur glace, le hockey balle ou encore la chorale, parce qu’elles ne sont pas offertes ailleurs», mentionne la directrice générale Julie Tourangeau. 

À cela s’ajoutent les quilles, la danse, la cuisine collective et le bingo, entre autres. Dans le cadre des samedis découvertes, des sorties au Musée McCord à Montréal, au Musée de Mont St-Hilaire ou encore à Exporail à Saint-Constant sont proposées. 

L'équipe de hockey balle (Photo: Gracieuseté)

L’APHRSM se veut inclusive, «surinclusive!» même, dira Mme Tourangeau avec le sourire aux lèvres. «On accepte tout le monde», indique-t-elle, alors que les services pour adultes ayant une déficience intellectuelle lourde sont plus rares.

Chez les quelque 200 membres, on compte tant des jeunes dans la vingtaine que des personnes de 60 ans. Certains sont des habitués de longue date de l’APHRSM. Au-delà de l’activité même, c’est le volet social qu’ils viennent chercher.

«On jumelle ceux qui sont plus autonomes à d’autres qui le sont moins. Pour des activités comme les quilles, c’est plus facile», relate la directrice générale.

«Ce n’est pas parce qu’ils ont des limitations qu’ils ne peuvent pas accomplir de belles choses. Bien souvent, on les pousse plus loin que ce qu’ils croient être en mesure de faire.»
-Julie Tourangeau, directrice générale de l’APHRSM

L’équipe de l’APHRSM constate d’ailleurs que le confinement a eu ses effets sur la clientèle. «Certains ont dû réapprendre à socialiser, à être dans un groupe, dans le bruit. Ils ont perdu des acquis sociaux.»

Ces moments de loisirs donnent aussi un répit aux familles. Si certains membres ont leur propre appartement, d’autres proviennent de familles d’accueil ou habitent en résidence intermédiaire (RI).

Pénurie de main-d’œuvre

En plus de bénévoles, l’Association compte sur une équipe d’animateurs, qui ont étudié en relation d’aide, ou encore des techniciens en loisirs, qui savent comment réagir si l’un des membres est en crise. 

Elle collabore aussi avec des spécialistes, comme un enseignant de karaté qui a élaboré un programme spécifique à cette clientèle.

L’APHRSM n’échappe toutefois pas à la pénurie de main-d’œuvre.

L’organisme étant incapable de recruter des préposés aux bénéficiaires, il lui est en ce moment impossible de desservir les personnes atteintes d’une déficience intellectuelle plus lourde, qui se déplacent en fauteuil roulant et qui nécessitent d’être changés. 

«Avant, on engageait des techniciens en éducation spécialisée. Mais ils sont de plus en plus sollicités dans différentes milieux, comme dans les écoles», explique Mme Tourangeau.

L’Association a été contrainte de mettre temporairement une croix sur une activité offerte depuis 40 ans, soit les loisirs du samedi. Cette activité regroupait les personnes atteintes d’une légère déficience, mais aussi les cas plus lourds. 

«C’était une activité où il était facile d’inclure tout le monde. On voudrait la rétablir, signifie-t-elle. Car, à part nous, il n’y a pas beaucoup d’autre ressources offrant pour ces personnes des services [complémentaires aux Centres de réadaptation en déficience intellectuelle (CRDI) et centres de jour].»

D’ordinaire, ces personnes étaient aussi les bienvenues au camp d’été, mais l’an dernier, l’organisme n’a pu les accueillir, faute de personnel.

«L’offre d’emploi tourne à l’année», lance Mme Tourangeau.