Actualités
Société

Café des aînés: un joyeux carrefour interculturel

le mardi 25 juillet 2017
Modifié à 0 h 00 min le 25 juillet 2017
Texte du Brossard Éclair

COMMUNAUTÉ. À Brossard, les personnes de 50 ans et plus ont leur petit «quartier général». Dans une atmosphère joviale et animée, le Café des aînés propose à ses visiteurs une multitude d'ateliers, en plus de favoriser les échanges interculturels. 

Lancé en février 2014 et financé en grande partie par la Maison internationale de la Rive-Sud (MIRS), l'endroit qui accueille du lundi au vendredi des aînés de tous horizons gagne en notoriété.
Avec plus de 140 bénévoles qui se relaient chaque année pour assurer le service aux membres, le Café offre une programmation variée. Il y a notamment les conférences et les cours de conversation française, anglaise ou espagnole accessibles à moindres coûts et très populaires auprès des aînés ? dont certains ne parlent pas les langues officielles du pays. Des ateliers de yoga, peinture, Qi Gong, danse, informatique et chorale sont également à la carte. Mais les aînés peuvent tout aussi bien se rafraîchir avec des jus, boire un café ou manger une collation; ils peuvent aussi discuter, lire un livre, demander des conseils ou encore inviter leurs familles lors des dîners de l'amitié, organisés tous les vendredis.

En somme, pour les bénévoles et intervenants qui travaillent au café, l'objectif principal du lieu est que les personnes âgées se «sentent comme chez elles».

Partager les savoirs

À l'image de la ville cosmopolite qu'est Brossard, plus d'une trentaine de cultures se côtoient au Café des aînés, situé au 2152, boulevard Lapinière. On croise des personnes originaires de Chine, d'Afghanistan, du Congo, de Cuba, du Pakistan, de la Guadeloupe, de Tunisie ou de Belgique. Chacun est invité à partager ses connaissances ou ses coutumes: un apport inestimable, selon l'agent de communication de la MIRS Jean-Virgile Tassé-Themens.
«La notion du vivre ensemble est très importante au Café, insiste ce dernier. On y mélange les Québécois avec les néo-Québécois. C'est aussi une façon pour les nouveaux immigrants de tisser des liens avec la communauté d'accueil. L'avantage, c'est que nous avons plusieurs traducteurs à la MIRS qui se trouve juste au-dessus du Café.»

«C'est vraiment une richesse de travailler avec tous ces aînés, ajoute la chargée du projet et agente de liaison communautaire, Graciela Cabrejo. Ils nous montrent et nous enseignent tellement de choses. On est souvent surpris du nombre de talents qui viennent ici.»

Des aînés immigrants plus vulnérables

«Plusieurs de ces aînés sont sans famille et vulnérables, indique Graciela Cabrejo. Il y a aussi la barrière de la langue qui n'aide pas. Ici, ils viennent chercher de l'aide et du réconfort, ou tout simplement parler.»

En plus de la vulnérabilité liée à l'âge, l'isolement et le choc culturel peuvent créer de grandes souffrances chez ces individus. La chargée de projet raconte notamment l'histoire de l'un de ses plus fidèles visiteurs et bénévole, Shir Ahmad, 75 ans, réfugié d'origine afghane. Ce résident de Brossard ne parlait ni le français ni l'anglais à son arrivée au Québec, il y a cinq ans, et se faisait arnaquer par son logeur.
«Il ne savait pas à qui s'adresser, explique Mme Cabrejo. Le propriétaire lui chargeait des taxes depuis six mois et lui faisait payer sa ligne internet. Heureusement, il est venu nous trouver. Nous avons appelé la police et nous nous sommes chargés de la procédure.»
Depuis, Shir Ahmad fréquente le Café chaque jour. «J'accueille les gens, je nettoie les tables, j'aide comme je peux. C'est comme chez moi, ici», lance le retraité.

«Si cela s'est bien terminé pour ce monsieur, il n'est malheureusement pas le seul à vivre ce genre de difficultés, ajoute Graciela Cabrejo. Les personnes âgées immigrantes sont plus facilement sujettes aux mauvais traitements. Certaines personnes sont aussi en manque de soins. C'est pourquoi nous travaillons en réseau avec les organismes et redirigeons vers les professionnels lorsque nous détectons certains signes. Nous sommes là pour leur donner du temps et de la disponibilité.»

Le Café des aînés est membre de la Table régionale de concertation des aînés de la Montérégie et le Comité bientraitance aînés.