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Cerf abattu de plusieurs coups de feu : Me Goldwater réagit

le jeudi 02 mars 2023
Modifié à 13 h 30 min le 02 mars 2023
Par Sylvain Daignault, Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

Dans une lettre ouverte, Me Anne-France Goldwater, que l’on voit ici lors d’une manifestation contre le projet d’abattage des cerfs au parc Michel-Chartrand en janvier 2022, dénonce le fait qu’un policier du SPAL ait abattu un cerf de plusieurs balles dans une cour résidentielle. (Photo: Le Courrier du Sud – Archives)

Dans une lettre adressée aux avocats de la Ville de Longueuil et au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Me Anne-France Goldwater qualifie de «bande-annonce d’un film Western des années 60» la vidéo montrant un policier du Service de police de Longueuil (SPAL) abattre un cerf de plusieurs coups de feu dans une cour résidentielle le 19 février. 

Dans la lettre, dont le Courrier du Sud a obtenu copie, Me Goldwater, représentante de Sauvetage Animal Rescue dans le dossier des cerfs du parc Michel-Chartrand, écrit que «le policier ne respecte aucune mesure raisonnable de sécurité en tirant à vue plus d'une quinzaine de balles à quelques mètres à peine des résidences environnantes. Nous doutons que cette manière d’intervenir soit prévue dans les protocoles que doivent certainement suivre les policiers de la Ville».

Elle souligne son inquiétude devant «la brutalité dont fait preuve le «gardien de la paix» ainsi que son insensibilité pour la souffrance qu’il inflige à l’animal».

L’avocate poursuit en s’adressant aux avocats des parties adverses en caractères gras : «Que ce soit au niveau provincial ou municipal, personne ne semble se soucier que le mandat que vous avez reçu, chers collègues, ne revient qu’à défendre coûte que coûte le massacre d’une centaine d’êtres vivants, en bonne santé et doués de sensibilité.»

«À l’heure des changements climatiques, où l’humanité s’aperçoit de la nocivité de sa présence sur la biodiversité, nous ne pouvons pas concevoir que nos gouvernements continuent de préconiser des méthodes de gestion de la faune aussi barbares que celle apparaissant dans ces vidéos», ajoute Me Goldwater, toujours en caractères gras.
L’avocate estime que la Vile aurait dû mettre en place des mesures «raisonnables» pour prévenir ce genre de situation, considérant particulièrement l’ordonnance rendue par la Cour d’appel le 14 décembre 2022, interdisant tout abattage de cerfs jusqu’à ce qu’un jugement au fond soit rendu sur le pourvoi en contrôle judiciaire.

«Nous ne pouvons enfin pas concevoir que cette scène se soit déroulée dans l’insouciance la plus totale de ceux et celles qui ont pour responsabilité de maintenir la loi et l’ordre», a-t-elle conclu.

Les événements
Le 19 février, les policiers du SPAL ont été appelés concernant la présence depuis plusieurs heures d’un cerf de Virginie blessé dans une cour résidentielle.  Selon les explications fournis au Courrier du Sud par le SPAL le 28 février, le feu vert a été donné aux policiers par les autorités concernées d’abattre le cerf. Toujours selon le SPAL, treize projectiles ont été nécessaires pour abattre l’animal et toutes les mesures de sécurité ont été respectées.