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Chrono Aviation explique son absence aux consultations publiques

le mardi 31 mai 2022
Modifié à
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Groupe Chrono Aviation n’a pas pris part aux consultations publiques «De la gestion du bruit au développement» en raison, dit-elle, du récent engagement de DASH-L à mettre fin aux vols de nuit des gros porteurs à l’Aéroport de Saint-Hubert (YHU); une décision qui cible directement ses activités.

Ces décisions, «qui placent notre entreprise face à une situation pouvant avoir des conséquences catastrophiques sur notre avenir, nous forcent malheureusement à nous abstenir de tout commentaire et à laisser nos aviseurs légaux analyser nos options et prochaines actions», a écrit Dany Gagnon, vice-président de Groupe Chrono Aviation, dans une lettre transmise au député Denis Trudel.

DASH-L a annoncé le 12 mai qu’il demandera à Transport Canada l’autorisation d’interdire l’atterrissage ou le décollage, entre 23 heures et 7 heures, d’avions bruyants comme le Boeing 737-200.

M. Gagnon assure avoir partagé aux organisateurs de la consultation les données sur les activités et retombées économiques de Groupe Chrono Aviation, qui regroupe les filiales Chrono Aviation, Chrono jet, Waas Aerospace et Terminal Lux, toutes à Saint-Hubert.

Il rappelle les importants investissements faits par son entreprise pour accueillir, en 2018, de gros porteurs. Cette décision d’affaire faisait suite à la rénovation de la piste principale de l’aéroport. «L’engagement de YHU dans un développement commercial, sa situation géographique et sa promesse de ne pas être limité dans les heures d’opération nous ont convaincus de choisir Saint-Hubert», a-t-il mis en contexte.

L’arrivée des Boeing 737-200 à l’Aéroport de Saint-Hubert avait suscité de nombreuses craintes et critiques, qui se sont peu amenuisées depuis.

Vols «essentiels»

Dany Gagnon explique également que les vols de nuit, souvent critiqués, sont essentiels pour la compagnie minière Baffinland Iron Mines, qui a signé un contrat avec Chrono et dont les activités reposent uniquement sur l’acheminement de personnel et de ressources par avion. 

«Ce sont ces besoins essentiels, pour des raisons logistiques malheureusement hors de notre contrôle, qui nous obligent à exécuter deux vols de nuit par semaine depuis le début du contrat en avril 2019», a-t-il présenté.
Il soutient que «tous les scénarios» ont été évalués pour éviter ou réduire ces vols et réfute que le nombre de vols de nuit de son entreprise ait augmenté au fil des ans, à moins d’exceptions dues à la météo ou à des problèmes mécaniques.

L’«après Boeing 737-200»

«Nous sommes engagés et travaillons déjà sur l’après Boeing 737-200. Parce que non, ces avions ne seront pas éternels», a signifié M. Gagnon, précisant que leur durée de vie restante est estimée entre 3 et 5 ans. 

«Le Groupe Chrono travaille de concert avec la mine à la recherche de solutions et tentera par tous les moyens de négocier des heures d’opération moins nuisibles pour le futur, a écrit le vice-président. Mais d’ici là, nous croyons sincèrement qu’il y a plus d’avantages à moyen et à long termes à encourager les activités du Groupe Chrono qu’à tenter de les limiter.»

Retombées positives

Selon Dany Gagnon, Chrono Aviation a investi plus de 30 M$ en «amélioration immobilière» à l’aéroport depuis 2018, notamment grâce au Terminal Lux.

Il soutient que le hangar de Waas Aeropsace est le plus gros hangar de maintenance commerciale à avoir été construit depuis la dernière décennie à l’est de Montréal.

Le Groupe emploie 175 travailleurs, représentant une masse salariale de plus de 6 M$, en plus des emplois collatéraux «qui se comptent par centaines».

«Bien sûr l’argent ne remplace pas la quiétude de ceux que nous dérangeons, admet-il. Mais n’oublions seulement pas tous ceux qui seront dérangés aussi s’il fallait que Chrono ne soit plus à YHU. Les 175 emplois perdus. Les dizaines de compagnies qui font des affaires grâce aux opérations de la Rive-Sud.»