Actualités
Choix de la rédaction

Citoyens entreprenants ou harcelants ?

le mardi 05 décembre 2023
Modifié à 13 h 04 min le 06 décembre 2023
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

Les élus sont facilement joignables, leurs coordonnées étant publiées sur le site internet de leur municipalité. (Photo: Le Courrier du Sud – Denis Germain)

Quand un citoyen franchit-il la mince ligne entre la persévérance et le harcèlement en multipliant la même question en ligne ou en appelant son conseiller municipal à toute heure dans l’attente d’une réponse lui convenant?

Responsable des relations de presse à Longueuil, Olivier Simard, qui a travaillé dans le milieu artistique,  constate que des élus vivent le même enjeu que certaines vedettes. «Parfois, des gens peuvent se faire très insistants.» 

Il fait référence ici à un citoyen en particulier qui a contacté à au moins une trentaine de reprises différents services à la Ville au cours des dernières semaines, pour chaque fois exposer le même problème.  

La conseillère Lysa Bélaïcha en sait quelque chose. «Il m’arrive parfois de recevoir des dizaines de messages de la même personne. Je fais toujours tout en mon possible pour répondre aux demandes des citoyens, mais il y a des limites à respecter et nous ne pouvons pas tolérer des situations abusives.»

Le Courrier du Sud a voulu connaitre les protocoles existants concernant les retours d’appels et de courriels.

Longueuil
À Longueuil, les élus doivent rappeler les citoyens. Est-ce que cela peut parfois prendre 24 ou 48 heures? Oui, affirme M. Simard. «Les élus aussi ont un agenda. S’ils sont en réunion ou au travail, ils ne peuvent peut-être pas rappeler sur le champ.»

«Les élus de notre équipe sont accessibles et les citoyens peuvent les rejoindre par différents moyens : téléphone, courriel, réseaux sociaux (Facebook, Instagram, etc.)», explique Caroline Macret, conseillère politique aux communications et attachée de presse au cabinet de la mairesse Fournier.

«Les élus reçoivent néanmoins un volume élevé de correspondances et en font le suivi eux-mêmes – bien que l’objectif soit toujours de répondre dans de courts délais, les retours peuvent parfois prendre plus de temps en fonction de différents facteurs, notamment la charge de travail de l’élu», indique-t-elle.

Les élus siègent à plusieurs commissions et comités et participent à nombre de rencontres. Il y a aussi la complexité de la demande, qui peut nécessiter une recherche d’information plus poussée.

Brossard
À Brossard, la directrice des communications Colette Ouellet indique qu’à sa connaissance, il n’y a pas de protocole établi concernant le retour des appels. 

«Les citoyens peuvent aussi écrire un courriel à leur conseiller. Si le citoyen souhaite présenter à son conseiller une situation qui peut être rétablie par l’une des directions de la Ville, il peut aussi s’adresser à Services Brossard», précise-t-elle.

Saint-Lambert
À Saint-Lambert, pas de protocole. La mairesse souligne qu’il s'agit plutôt d'une obligation morale et éthique des élus.

«Les élus reçoivent beaucoup de demandes, et qu'on en discute en caucus et avec nos fonctionnaires afin de trouver des solutions aux enjeux exposés. Peut-être que certaines demandes tombent entre deux chaises – ça peut arriver... Si des citoyens n'ont pas eu de réponse, je les invite à communiquer avec la mairesse!» lance Pascale Mongrain.

À lire aussi:

Assurance contre l'intimidation : les villes n'y souscrivent pas

Un phénomène de désocialisation