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Dure période pour les élus : un phénomène de désocialisation, avance une experte

le mardi 05 décembre 2023
Modifié à 13 h 12 min le 06 décembre 2023
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

Les temps sont difficiles pour les élus qui font face de plus en plus souvent à des menaces et à des actes d’intimidation. (Photo: Le Courrier du Sud – Archives)

Menaces à l’intégrité physique, cris et colères lors des séances du conseil municipal, intimidation, questions répétitives; les élus traversent une période difficile.  

Depuis septembre, par mesure de sécurité, la mairesse de Longueuil Catherine Fournier est accompagnée 24h sur 24, 7 jours sur 7, par des agents du Service de police de l’agglomération de Longueuil spécialement entrainés à la protection.

À Brossard, lors de la séance du conseil du 14 novembre, un citoyen a laissé libre cours à sa colère en invectivant violement les élus qu’il a accusés de corruption. Le sang-froid de la mairesse Doreen Assaad a été remarqué et souligné par un citoyen dans la salle.

Un phénomène de désocialisation
Professeure et directrice du Département de communication sociale et publique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Chantal Aurousseau note une banalisation du phénomène de l’intimidation et du harcèlement non seulement auprès des élus mais aussi auprès de tout le monde. «On parle d’un phénomène de désocialisation observable depuis quinze ou vingt ans», relève-t-elle.

«Plus de gens qu’auparavant ne répondent plus aux conventions des conversations ou des heures de travail. Certains individus envoient des textos ou appellent leur conseiller municipal à 22h30 un samedi soir, au petit matin ou à l’heure du souper et s’attendent à une réponse rapide.» 
- Chantal Aurousseau, professeure et directrice du Département de communication sociale et publique à l’UQAM 

Si dans le monde du travail, les lignes à ne pas franchir en matière d’harcèlement sont de plus en plus claires, il n’en est rien dans le monde municipal. «Les élus n’ont pas beaucoup de recours car on est dans la perception», explique-t-elle.

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