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Collège Charles-Lemoyne: un accueil favorable pour la « fréquentation scolaire obligatoire, même à distance »

le mardi 28 avril 2020
Modifié à 8 h 19 min le 28 avril 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Du plan de réouverture des écoles présenté par le gouvernement du Québec lundi, que tout soit mis en place pour assurer la poursuite de l’année scolaire est accueilli de façon «très favorable» de la part du directeur général du Collège Charles-Lemoyne David Bowles. À lire aussi : Le retour en classe est nécessaire selon le ministre de l’Éducation M. Bowles, qui porte aussi le chapeau de président de la Fédération des établissements d’enseignement privés du Québec, retient des propos tenus par le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur Jean-François Roberge que «la fréquentation scolaire est obligatoire, même si c’est à distance». «L’année scolaire n’est pas terminée, se réjouit-il. Et c’est ce qu’on lançait aussi comme message, en assurant l’enseignement en ligne depuis le début de la crise.» D’ailleurs, les établissements privés sont prêts à partager cette expertise. Le directeur général s’enthousiasme aussi que les travaux effectués d’ici la fin de l’année pourront servir à moduler la note finale de l’élève, selon le jugement de l’enseignant. Un élève qui avait un échec à la deuxième étape pourrait s’en sortir grâce aux travaux réalisés depuis. Quant à l’ensemble des dispositions telles que les dates de retour en classe et les classes de petits groupe, «on respectera les directives scrupuleusement», assure-t-il. Il admet néanmoins sa déception de ne pouvoir revoir les enseignants et l’équipe du secondaire d’ici la fin de l’année. Rappelons que le Collège Charles-Lemoyne accueille des élèves des niveaux préscolaire, primaire et secondaire dans ses campus de Longueuil – Saint-Lambert et de Sainte-Catherine. Distanciation sociale: un véritable défi [caption id="attachment_45087" align="alignright" width="363"] David Bowles[/caption] Au Collège Charles-Lemoyne, M. Bowles constate la chance de l’établissement de bénéficier d’installations primaires et secondaires.  Le report du retour en classe des élèves de niveau secondaire en septembre permettra d’utiliser ces installations pour accueillir les élèves du primaire. «On ne s’y attendait pas et c’est une belle opportunité, reconnait-il. Si jamais tous les élèves reviennent, je crois que ce serait possible de les accueillir.» Les prochaines semaines serviront à préparer un retour sécuritaire pour tous. De toutes les directives de santé publique qui devront être respectées, celle de la distanciation sociale représente un enjeu de taille, admet-il. «Respecter la distance de deux mètres dans le corridor, dans les casiers, ce sera vraiment un défi. Surtout pour les élèves d’âge préscolaire.» Par ailleurs, le Collège Charles-Lemoyne a commandé des masques artisanaux de tissus pour les membres de son personnel, mais il ne sera pas obligatoire de le porter. Enjeu financier Dès le début de la pandémie, l’établissement scolaire a donné la possibilité aux familles qui se trouvaient dans une situation financière difficile en raison de la crise de reporter le paiement des frais scolaires. Une majorité s’acquitte de ces frais sur une base mensuelle. Jusqu’à maintenant, une centaine de familles y ont eu recours, sur les quelque 2600 élèves du Collège Charles-Lemoyne. «C’est certain que c’est en enjeu», a avancé M. Bowles. Le collège verra aussi à bonifier son programme de bourses du Fonds CCL offertes à des familles temporairement en difficulté. Un retour qui vaut le coup Si la pertinence de ce retour en classe d’environ six semaines est remis en question par certains, alors que seulement une partie des élèves reviendront à l’école et que les conditions ne seront certainement pas optimales pour l’acquisition de nouveaux apprentissages, le directeur général est convaincu que le jeu en vaut la chandelle. «Les études démontrent qu’une longue pause peut être très nuisible et peut contribuer au décrochage scolaire. Cinq mois sans suivi, ça pourrait être désastreux», estime-t-il. Il évoque par ailleurs les raisons sociales d’un retour en classe, rappelant que le nombre de dénonciations à la DPJ a diminué depuis les six dernières semaines. L’école assure un meilleur accompagnement des jeunes plus vulnérables. «Même à distance, un suivi peut en raccrocher plusieurs, leur garantir des apprentissages essentiels pour assurer la suite.»