Des locataires et leurs logements négligés
Les locataires des immeubles à logements des Jardins Toulouse à Longueuil reprochent au propriétaire de faire preuve de négligence dans l’entretien de ses bâtiments, mais également de ses espaces extérieurs, au point où c’est devenu insalubre.
Ce complexe de trois immeubles comprenant 180 appartements a été acheté en 2021 par la compagnie Banvest. Depuis, l’état des lieux s’est détérioré à la vitesse grand V, selon les locataires, en raison notamment de la réduction du nombre de concierges.
Graffitis et moisissures dans les aires communes, trous dans les plafonds dus à des infiltrations d’eau, conteneurs à ordures qui débordent, portes d’armoires manquantes; la liste est longue.
N’arrivant pas à joindre Banvest, deux locataires se sont tournés vers le Comité logement Rive-Sud pour connaitre leurs droits et recours. Par la suite, le comité a tenu une réunion d’information à laquelle ont assisté 45 locataires, le 7 mai.
«Avec l’aide des locataires qui nous avaient contactés au début, on a fait circuler une pétition, et on attend un peu la suite pour voir comment la compagnie va réagir», explique Ryan Simonyik, organisateur communautaire en défense collective des droits.
M. Simonyik a constaté l’état des lieux par lui-même. «L’intérieur est insalubre, c’est un risque pour la vie des locataires. C’est vraiment un manque d’entretien général», rapporte-t-il.
«Un des gros problèmes en ce moment, c’est la communication. Les locataires n’ont pas l’impression d’être entendus.»
-Ryan Simonyik, du Comité logement Rive-Sud
Une locataire qui en plein les bras
Nathalie Duchesne témoigne qu’une partie du plafond de son appartement est craquée et qu’il y a de la moisissure autour des fenêtres de ses chambres.
Elle ajoute que «l’eau chaude [voire bouillante] coule continuellement. Ça fait six mois. Le concierge a changé les cartouches deux fois et ça coule encore. Quand on leur envoie des emails, on n’a pas de réponse. On se sent tout seul avec notre problème.»
«Il n’y a jamais personne qui nettoie dehors. Les ascenseurs sont sales, ajoute-t-elle. On a l’impression qu’ils veulent laisser ça aller et que tout le monde s’en aille pour démolir et construire des condos.»
Avec l’aide du Comité logement Rive-Sud, Mme Duchesne a rempli sa première mise en demeure. Elle a également appelé la Ville parce que l’eau de la piscine était verte et que les conteneurs à ordures débordaient.
«L’année dernière, il y a eu des rats et des punaises de lit dans des logements d’autres personnes», rapporte-t-elle.
Comme elle l’exprime, sa qualité de vie est «déprimante et décourageante». «Je paye 950$ par mois pour mon loyer et ça ne vaut pas ça», déplore aussi la locataire.
Une locataire a appelé à la Ville parce que les conteneurs débordaient. (Photo: Gracieuseté – Comité de logement Rive-Sud)
Point de vue de la Ville
«La Ville est bien au fait du dossier. Les inspecteurs municipaux travaillent avec les parties concernées afin de convenir de solutions», a répondu la Municipalité au Courrier du Sud.
Le Journal attend un retour d’appels de Banvest. Il a su entretemps que la compagnie a embauché, en date du 20 mai, une directrice des opérations pour s’assurer de l’entretien des immeubles.