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Farid Salem se défend d’être un ancien militant de La Meute

le lundi 30 août 2021
Modifié à 17 h 37 min le 30 août 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Farid Salem (Photo : Facebook)

Le candidat de Longueuil Ensemble Farid Salem nie catégoriquement être ou avoir été un militant du groupe d’extrême droite La Meute. Sa déclaration fait suite à la publication du blogueur et professeur de philosophie au collégial Xavier Camus qui démontre que M. Salem a été actif sur la page Facebook du groupe contesté.

«Au cours des derniers jours, des rumeurs ont circulé à mon sujet comme quoi j’ai été, dans le passé, adhérant au groupe La Meute», écrit sur sa page Facebook M. Salem, le 30 août en fin de journée.

S’il reconnait avoir eu des discussions sur la page Facebook de La Meute et d’avoir rencontré «à l’occasion» des personnes liées à cette mouvance, il explique avoir «choisi d’aller vers eux pour mieux comprendre leurs motivations et tenter d’établir des ponts».

«Le simple fait de cette démarche n’a jamais signifié et ne signifie toujours pas que j’endosse quelque idée que ce soit provenant des sympathisants de ce groupe.»

-Farid Salem

«En tant que citoyen d’origine maghrébine et de confession musulmane, vous comprendrez que je trouvais à l’époque extrêmement préoccupant l’apparition de groupes d’extrême droite au Québec et l’amalgame concernant la religion de mes aïeux», témoigne-t-il.

M. Salem assure se dissocier «vigoureusement de toute idée raciste ou prônant l’intolérance, quelle provienne d’un groupe comme La Meute ou de tout autre groupe, et je n’entretiens plus aucun lien avec ses sympathisants depuis quelques années déjà», insiste-t-il aussi.

Le candidat indique avoir choisi de briguer le poste de conseiller municipal notamment car il croit à l’importance que les diverses communautés travaillent ensemble.

«Je fais confiance au discernement des citoyens du district d’Antoinette-Robidoux, le quartier où je vis depuis 19 ans, pour me juger sur mes actions et non me rendre coupable par association d’opinions ou de prises de position que je n’ai jamais eues», a-t-il conclu.

En pue de temps, sa publicatoin a suscité une trentaine de messages de soutien.

Confiance réitérée

Dans le blogue de M. Camus paru le 29 août, la candidate à la mairie Josée Latendresse avait nié tout lien entre Farid Salem et le groupe La Meute.

Au Courrier du Sud, elle réitère que ce dernier «n'entretient aucun lien avec aucun groupe qui fait la promotion d’idées extrémistes» et qu’il n’y a aucune place au sein de sa formation pour des personnes proches de tels groupes.

Elle affirme que son équipe et elle-elle ont «jugé ses explications suffisamment claires et satisfaisantes pour lui réitérer notre confiance».

«Nous avons recruté Farid Salem en vertu de son engagement et de son dévouement auprès de la population de Longueuil et de la communauté d'origine maghrébine, ainsi que pour ses réalisations à Longueuil comme ailleurs», soutient Mme Latendresse.

Elle présente M. Salem comme un candidat qui adhère aux valeurs progressistes de Longueuil Ensemble.
«Je demeure convaincue que la longue expérience de Farid et sa volonté de travailler au rapprochement des communautés constitueront des atouts majeurs pour la formation du futur conseil municipal», avance-t-elle aussi.
Avant qu’il ne soit candidat pour Longueuil Ensemble, M. Salem a brièvement été de l’équipe d’Action Longueuil.

Publications Facebook

Dans son article titré Un ex de La Meute parmi les candidats de Josée Latendresse, le blogueur Xavier Camus, reconnu pour s’attaquer à ceux qui diffusent des idées d’extrême droite, défile des publications Facebook qui témoigneraient d’écrits et d’échanges entre Farid Salem et la Meute, entre 2017 et 2019.

Notamment, une publication de Sylvain «Maikan» Brouillette, membre du groupe, annonçait avoir «eu le plaisir d’intégrer M. Farid Salem à La Meute».

D’autres saisies d’écran montrent M. Salem réagir à des nouvelles de La Meute, félicitant par exemple la nomination d’un chef de clan.

Dans le commentaire sous une publication de décembre 2017, il a affirmé aussi être «un militant» : «Moi aussi surpris, j’ai eu les explications à l’interne mais en voyant le bilan du travail qui a été fait en 2017 je ne peux qu’être satisfait de l’ensemble. Je suis un militant et je resterais [sic]. J’invite les autres à faire de même.»

La publication qu’il commentait, accompagnée d’un lien menant à une décision de la Chambre des Communes, disait: «Pourquoi la Meute, déjà? C’est aussi à ÇA que ça sert. Imaginez-vous donc que le Bloc a voté contre…».

Un commentaire écrit par M. Salem sous une publication de mai 2017 laisse aussi entendre qu’il a pris part à un événement du groupe.

 

Court passage à Action Longueuil

Avant qu’il ne soit candidat pour Longueuil Ensemble, M. Salem a brièvement été de l’équipe d’Action Longueuil.
La formation avait mis fin à sa collaboration avec le candidat pour «un ensemble de facteurs», notant des problèmes de «motivation, d’implication, de financement», avait-on précisé.

Appelée à commentée cette nouvelle affaire, la formation précise avoir eu vent d’une certaine implication de M. Salem avec le groupe La Meute, mais qu’aucune preuve solide n’avait été trouvée. Confronté sur la question, M. Salem aurait avancé des arguments similaires à ceux présentés aujourd’hui sur Facebook.

«On ne pouvait pas faire semblant que ça n’existait pas. Pour nous, c’était tolérance zéro», affirme un membre de la direction du parti. 

Mais, faute de preuve assez solide d’une quelconque relation entre M. Salem et le groupe d’extrême droite, la formation avait préféré à ce moment ne pas faire de déclaration publique qui aurait établi un tel lien. D’autant plus que d’autres raisons motivaient aussi leur choix de ne plus travailler avec le candidat.

Action Longueuil assure toutefois que des vérifications sont faites pour chaque candidat potentiel, notamment en ce qui a trait au casier judiciaire.