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Finies les Fêtes nationales à Saint-Hubert ?

le jeudi 14 avril 2022
Modifié à 10 h 39 min le 14 avril 2022
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Les Cowboys fringants avaient attiré une foule record en 2016.  (Photo: Le Courrier du Sud -Archives)

Une page importante des célébrations de la fête nationale à Saint-Hubert se tourne. Après 25 ans à organiser des festivités au parc de la Cité, le 14 juin, l’organisme bénévole qui s’en chargeait annonce qu’il met fin à ses activités. L’un des trois plus gros rassemblements de la fête nationale disparait donc... à moins que la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, concrétise une de ses promesses électorales. 

C’est à regret que les membres du conseil d’administration de la Corporation de la fête nationale de Saint-Hubert ont pris cette décision, explique la présidente Diane M. Caron. La pandémie a eu raison de leurs efforts.

«On a commencé à travailler sur la prochaine fête en janvier, après avoir eu une réponse favorable de la Ville et le gouvernement a annoncé le retour du couvre-feu au Québec. On ne savait pas ce qu’on allait pouvoir organiser. Ç’a été un coup difficile, déjà qu’on était en retard», a-t-elle expliqué.

Le comité rêvait d’organiser de nouveau une fête avec artistes en plein air, alors que la dernière remontait à 2018. Il n’envisageait pas de refaire une fête télévisée comme en 2021 avec le groupe Bleu Jeans Bleu, malgré le succès connu.

N’en pouvant plus de déployer autant d’efforts «parfois en vain» via ce processus «laborieux» et «éprouvant» des dernières années dû à la COVID, le comité, fatigué, a capitulé.

La décision de la Ville de Longueuil, en 2019, d’alterner annuellement les deux événements existants sur son territoire – faisant en sorte que la fête nationale à Saint-Hubert était soulignée aux années paires seulement – a été un autre point tournant.

«C’est déjà difficile pour toute organisation de trouver des bénévoles, ça l’est encore plus quand c’est aux deux ans. Les gens se trouvent d’autres projets», a ajouté la présidente de la Corporation de la fête nationale de Saint-Hubert, qui comptait déjà des membres en moins.

30 ans d’existence

Mme Caron et les autres membres de «cette organisation bénévole active, dynamique et marquante pour le milieu» se retirent avec le sentiment du devoir accompli.  

«La fierté de notre parcours flotte à l’image des centaines de drapeaux déployés les 24 juin au parc de la Cité.»

-Les membres de la Corporation de la fête nationale de Saint-Hubert

Constituée en 1989, la Corporation a instauré les parades de la Saint-Jean dans les rues de la municipalité de Saint-Hubert jusqu’en 1994 avant que le nouveau parc de la Cité devienne le site des festivités.

Avec un budget qui tournait autour de 180 000$ à 200 000$, les célébrations de la fête nationale à Saint-Hubert rejoignaient bon an mal an ces dernières années entre 35 000 et 45 000 spectateurs, s’inscrivant parmi les plus gros rassemblements du 24 juin au Québec.

«On a eu des années record avec Kevin Parent avec 55 000 spectateurs et les Cowboys fringants avec 75 000 personnes», se souvient Mme Caron.  

L’événement jouissait également d’une renommée dans la province.

«Les artistes nous disaient souvent: Il y a les plaines [d’Abraham à Québec] et Saint-Hubert. Ils aimaient la vue sur la montagne et le lac, poursuit la présidente. Les agences nous appelaient pour nous offrir les services de leurs artistes parce qu’ils voulaient s’y produire.»

La Ville de Longueuil n'a pas voulu réagir pour le moment. Toutefois, Catherine Fournier avait fait la promesse de rétablir les deux fêtes nationales - à Longueuil le 23 juin et à Saint-Hubert le 24 juin - dans le cadre de sa campagne électorale municipale. 

La fête nationale à Saint-Hubert était devenue la 3e en importance au Québec. (Photo: Le Courrier du Sud - Archives)