Hauts et bas du réseau cyclable à Longueuil

Le nouveau lien cyclable sur la rue Saint-Laurent Ouest (Photo: Le Courrier du Sud - Ali Dostie)
Alors qu’un palmarès a placé le réseau cyclable de Longueuil dans une position plus que favorable, le Longueuillois Mario Grenier, qui enfourche son vélo au moins 5 jours par semaine pour se rendre au travail à Montréal, n’est pas du même avis. Celui qui connait bien le réseau cyclable de sa ville en dresse un bilan mitigé, avec son coté «hétéroclite» et ses améliorations qui pointent vers la bonne direction.
«Je dirais que le réseau manque d’homogénéité. On voit que des tronçons s’ajoutent, parfois un peu n’importe comment. Et ce n’est pas assez relié», identifie Mario Grenier, membre de l’Association Vélo Longueuil.
À son avis, Longueuil devra «prendre les bouchées doubles, même triples» si elle souhaite atteindre les 300 km de pistes dans un horizon de 15 ans, un objectif fixé dans son Plan directeur des déplacements cyclables dévoilé en 2018.
Mais, «on voit les efforts pour rendre le réseau plus sécuritaire, note M. Grenier. Il y a des mises à niveau qui sont bien.»
Il se réjouit de l’ajout du «tronçon manquant» sur la rue Saint-Charles Ouest, entre le boul. La Fayette et le chemin Tiffin. Comme l’an dernier, un corridor cyclable temporaire y a été mis en place et doit être démantelé au début des travaux, qui s’échelonnent d’août à décembre.
Bidirectionnelles
D’entrée de jeu, M. Grenier cible comme un important enjeu les pistes bidirectionnelles, qui représentent un «grand danger», alors que des cyclistes circulent en sens contraire de la circulation. Elles présentent notamment un risque de collision avec les voitures sortant des stationnements.
Il donne en exemple celle le long du boul. Roland-Therrien, faisant remarquer que les élèves de l’école secondaire Jacques-Rousseau finissent inévitablement par marcher dans la piste. «Et je les comprends, ils veulent s’éloigner de la circulation», déduit-il.
À cet égard, la Ville de Longueuil dit favoriser l’aménagement de liens cyclables unidirectionnels, comme elle l’a fait au cours des dernières années sur les boul. La Fayette et Gaétan-Boucher, ainsi que sur le chemin de Chambly, dans l’arr. de Saint-Hubert.
«Un programme de mise aux normes du réseau cyclable prévoit la conversion de bandes cyclables bidirectionnelles qui sont non conformes en aménagement unidirectionnel», informe-t-elle.
En 2021, la Ville prévoit effectuer ces travaux sur près de 5 km.
L’administration fait toutefois la distinction entre bande cyclable, sur chaussée, et pistes cyclables, hors-rue.
On voit des bandes cyclables parfois dans des rues locales, moins achalandées. Ne répondant plus aux normes du ministère des Transports, elles «sont vouées à disparaître», dit la Ville.
Les pistes cyclables bidirectionnelles, conformes aux normes, peuvent être à l’occasion privilégiées. «Toutefois, cela est fait dans des cas particuliers; par exemple, pour compléter un lien cyclable existant», explique la Ville.
Saint-Laurent, été comme hiver
Le corridor hivernal de la rue Saint-Laurent Ouest (Photo: Gracieuseté)
En plus de critiquer au passage l’état de la chaussée à certains endroits, Mario Grenier déplore aussi des lacunes concernant la signalisation du réseau cyclable.
«Moi-même, qui est habitué, je ne sais pas tout le temps par où je dois passer pour aller à un tel endroit. Il faut calculer ses affaires à l’avance!»
Quant au corridor hivernal instauré sur la rue Saint-Laurent Ouest, entre le métro et le cégep Édouard-Montpetit, en 2020, le cycliste aguerri n’y voit pas un grand succès jusqu’à maintenant.
«À cause des autobus, il restait toujours de grandes bordures de neige, détaille-t-il. Il faudra aussi penser à un axe Nord/Sud.»
Un marquage au sol a tout récemment fait son apparition. Ce nouveau lien cyclable sera composé de bandes cyclables unidirectionnelles et de piste en chaussée désignée, selon le tronçon.
«Un prolongement du lien jusqu’au boul. La Fayette sera réalisé ultérieurement», précise la Ville.
En chiffres
• 168 km : réseau, faisant de Longueuil «l’une des villes comptant le plus grand nombre de km de pistes cyclables au Québec»
• 305 km : réseau à terme, en 2033, selon le Plan directeur des déplacements cyclables dévoilé en 2018
• 1,9 M$ : investissements en 2019
• 4,475 M$ : investissements en 2020