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Ingérence étrangère : la GRC veut briser le silence de la communauté chinoise

le mercredi 10 juillet 2024
Modifié à 17 h 55 min le 10 juillet 2024
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

Les agents de la GRC sont allés à la rencontre des asiatiques à Brossard. (Photo gracieuseté)

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) lance un message à la communauté sino-canadienne établie au Québec que ses agents sont là pour les aider s’ils sont victimes de menaces par la République populaire de Chine. Le corps policier était à Brossard ce midi du 10 juillet pour parler ouvertement d’ingérence étrangère.

«Les témoignages qui sont livrés font état d’un climat de terreur, explique le sergent Charles Poirier de la GRC. Beaucoup refusent de briser le silence par peur de représailles.»

Selon la GRC, le Parti communiste chinois (PCC) ne cible jamais les personnes au hasard. Parfois, ce sont des gens de la communauté chinoise qui ont fait des actions allant à l’encontre des valeurs du parti ou qui émettent des commentaires contre le gouvernement chinois. Des agents du gouvernement sont parfois en sol canadien pour les intimider.

«Par exemple, quelqu’un qui émet un commentaire sur les réseaux sociaux en critiquant ouvertement le parti, il risque de recevoir un appel de menace dans les minutes qui suivent, illustre le sergent Poirier. On ne peut pas tolérer qu’une partie de la population vive dans un climat de terreur.»

Les policiers de la GRC, accompagnés de ceux du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL), sont donc partis à la rencontre des résidents chinois dans les centres commerciaux de Brossard pour leur rappeler qu’ils peuvent leur communiquer des informations confidentielles s’ils sont victimes de menaces.

Si certaines personnes ne peuvent se débrouiller dans l’une des deux langues officielles du Canada, un policier parlant le mandarin sera présent pour les aider. De plus, la GRC a accès à des interprètes qui parlent les autres dialectes chinois.

«On veut briser la loi du silence et trouver des façons de protéger les gens», souligne le sergent Poirier.

Enquête de la GRC

La Gendarmerie royale du Canada confirme que l’enquête sur les présumés postes de police chinois, dont un serait situé au Centre Sino-Québec de la Rive-Sud à Brossard, est «toujours très active». Toutefois, le sergent Charles Poirier soutient qu’il est trop tôt pour savoir si des accusations pourraient être portées.

«Nous encourageons toute personne qui possède de l'information relativement à ces incidents criminels à communiquer avec la GRC par téléphone au 514 939-8301 ou via le Réseau info-sécurité nationale au 1-800-420-5805 ou en ligne sur le site grc.ca/signalez-la», souligne le corps policier.

Une vidéo de sensibilisation est également diffusée sur les comptes de réseaux sociaux de la GRC.

Rappelons que le Centre Sino-Québec a toujours nié ces allégations. L’organisme, tout comme Service à la Famille Chinoise du Grand Montréal et leur directrice générale Xixi Li, ont intenté en mars dernier une action en diffamation contre la GRC. Ils demandent réparation pour «les dommages matériels et moraux subis».