Actualités

Le Centre Sino-Québec de la Rive-Sud réclame 4,9 M$ à la GRC

le mercredi 06 mars 2024
Modifié à 11 h 20 min le 07 mars 2024
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Le Centre Sino-Québec de la Rive-Sud, à Brossard. (Photo: Le Courrier du Sud - Archives)

Le Service à la Famille Chinoise du Grand Montréal, le Centre Sino-Québec de la Rive-Sud, ainsi que leur directrice générale Xixi Li ont intenté le 6 mars une action en diffamation contre la GRC. Ils demandent réparation pour «les dommages matériels et moraux subis […] dû au comportement fautif de la GRC».

Selon les deux organismes, les allégations de la GRC à l’effet qu’ils étaient des supposés «postes de police chinois» n’ont jamais été prouvées, près d’un an après l’éclosion de cette affaire. Ces allégations ont entraîné des coupures de subvention pour les deux organisations.

Les deux organisations communautaires et Xixi Li réclament un montant total d’un peu plus de 4,9 M$ en dommages matériels, moraux et punitifs.

«L'absence d'explication intelligible de la part de la GRC sur les allégations et les détails d’une quelconque chronologie des évènements ne laisse aux centres communautaires d'autre choix que d'exercer leur recours en justice», avance-t-on, par voie de communiqué.

«Nous espérons que cette action en justice permettra de rétablir la réputation de nos organisations qui ont subi de graves préjudices à la suite des allégations de la GRC», a affirmé Mme Li, aussi conseillère municipale de Brossard.

Contrats perdus

Dans la demande introductive d’instance, les demandeurs détaillent une dizaine de contrats, ententes financières et subventions qui ont été perdues à la suite des allégations rendues publiques, notamment avec le gouvernement du Québec, le gouvernement canadien et la Société canadienne de la Croix-Rouge.

Ceux-ci sont évalués à un peu moins de 80 000$ pour le centre de Brossard et à un peu moins de 3,2 M$ pour celui de Montréal.

De plus, les organismes estiment que leur réputation a été «complètement détruite» au Québec et au Canada. On ajoute également que Xixi Li a subi «une grande atteinte à sa dignité et à sa réputation».

Ce qui est nécessaire

Me Maryse Lapointe, l’une des avocates qui représentent les centres communautaires, avance que ses clients «espèrent que l'affaire pourra être résolue à l'amiable, mais ils sont également prêts à aller jusqu’à procès s'il le faut. Ils feront tout ce qui est nécessaire pour réparer leur réputation».

Les deux organismes soutiennent que la communauté chinoise du Québec «continue de souffrir d’un manque sévère de services communautaires» qui étaient auparavant fournis par les deux centres communautaires et que les droits de la communauté sont bafoués. 

Selon la demande, la GRC a reçu une mise en demeure en décembre, demandant des excuses publiques et une compensation financière. Dans sa réponse, la Gendarmerie aurait entre autres indiqué que l’enquête visant les organismes est toujours en cours.