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Longueuil adopte son premier plan d’urbanisme depuis les fusions

le jeudi 26 août 2021
Modifié à 14 h 08 min le 26 août 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Dans le district de Coteau-Rouge (Photo: Le Courrier du Sud - Archives)

Longueuil a franchi «un moment important de son histoire» en adoptant, le 24 août, son nouveau plan d’urbanisme, qui remplace celui en vigueur depuis 20 ans. Ce plan, qui «représente le futur souhaité» pour Longueuil, selon la mairesse Sylvie Parent, établit notamment un cadre pour un développement plus harmonieux du territoire, au terme d’une année où les préoccupations des citoyens à cet égard se sont fait fortement entendre.

L’adoption de ce plan survient après un processus de consultation au cours duquel les citoyens, organismes et entreprises ont été nombreux à faire état de leurs préoccupations et à proposer des pistes de solutions.

À l’automne dernier, la mairesse avait annoncé vouloir mettre fin «au Far West» à Longueuil, en référence à la démolition de maisons unifamiliales qui s’effectue au profit de triplex et bâtiments multilogements plus imposants, faisant leur apparition parfois sans considération du patrimoine bâti d’un quartier.

L’abattage d’arbres matures qui accompagnent certains de ces projets de promoteurs immobiliers avaient aussi outré les citoyens, dont plusieurs se sont faits entendre via le regroupement Pour un urbanisme cohérent.

La refonte du plan d’urbanisme était aussi dans les cartons de la Ville depuis quelques années, alors que le plan en vigueur datait d’avant les fusions municipales et était composé des plans des anciennes villes de Greenfield Park, Le Moyne, Longueuil et Saint-Hubert.

Dans ce plan qui «représente le futur souhaité pour Longueuil», «on y préconise un développement harmonieux du territoire, par le maintien des milieux de vie établis, la protection du patrimoine, l’accessibilité universelle, l’optimisation des pôles économiques et l’amélioration de la mobilité», a décrit Mme Parent, qui a tenu à applaudir l’adoption à l’unanimité de l’imposant document.

«Ces mesures favoriseront une plus grande résilience et une adaptabilité aux changements climatiques et des pratiques respectueuses de l’environnement.»

-Sylvie Parent

Un «pas de plus»

La conseillère municipale Nathalie Boisclair voit ce plan d’urbanisme comme «le début du travail qui doit être fait».
Elle estime également que la Ville devra se doter de normes architecturales plus sévères à l’égard des constructions plus denses.

«Dans le secteur Laflèche, il y a des constructions avec un espace gazonné tellement petit à l’avant, où les arbres sont tellement prêts l’un de l’autre, que je doute que ces arbres puissent subsister. On devra assurer un suivi serré des plantations qu’on exige», a-t-elle ciblé.

Aux yeux de la conseillère municipale Colette Éthier, l’adoption du plan d’urbanisme «n’est pas une fin en soi».
Elle s’est dite particulièrement fière de l’avis de proposition qu’elle a faite à l’arr. du Vieux-Longueuil afin d’imposer un permis d’abattage d’arbres pour tout arbre de 20 centimètres de diamètre, plutôt que 30 centimètres. La modification du règlement a été adoptée la semaine dernière.

Le conseil d’arr. du Vieux-Longueuil a par ailleurs autorisé et encadré certaines pratiques d’agriculture urbaine, tels les potagers en façade et l’apiculture. Les stationnements de certains bâtiments multilogements devront par ailleurs être dotés de bornes électriques et de stations pour vélos, entre autres.

Comités de démolition

Colette Éthier a aussi déploré que la création d’un comité de démolition dans le secteur Le Moyne se fasse toujours attendre, alors que «la démolition de maison n’a pas pris de vacances».

Inquiète des effets de la démolition de maisons en bon état, elle se réjouit de certaines améliorations qu’apportent le plan d’urbanisme, mais constate que cet enjeu, tout comme la coupe «abusive» d’arbres matures, sont des «problèmes qui existent toujours».

En attendant ce comité, d’abord attendu pour juin, puis en août, elle aurait aimé voir naître un comité de démolition temporaire pour limiter les dommages.

À cet égard, le conseiller municipal Éric Bouchard a avancé que ce sont les questionnements d’élus qui ont retardé la création du comité de démolition.

Après quelques échanges tendus entre ces deux élus, Nathalie Boisclair est intervenue dans le débat.

«On va arrêter de tourner autour du pot… Il y avait une proposition de comités d’arrondissement et on nous proposait un comité ville. À partir du moment où on a voulu autre chose, les discussions ont arrêté. Disons les choses franchement.»

Selon l’élu de l’arr. de Saint-Hubert Jacques Lemire, que les arrondissements soient chargés du comité de démolition permettrait de limiter les risques d’erreurs.