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Manteau(x) d’Asperger: la fin de la quête identitaire de Josée Durocher

le mercredi 21 août 2019
Modifié à 11 h 18 min le 21 août 2019
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Josée Durocher a 50 ans. Elle a appris en janvier qu’elle avait le syndrome d’Asperger, un trouble du spectre de l’autisme. Lorsque le diagnostic est tombé, elle a finalement pu mettre des mots sur ce «manteau» qu’elle porte depuis son plus jeune âge. Quelques semaines plus tard, elle publiait son plus récent livre électronique, Manteau(x) d’Asperger. Dans son livre, Josée Durocher raconte son histoire. Celle d’une femme qui s’est toujours sentie différente sans être en mesure d’expliquer pourquoi. «Depuis toute petite, je me sens différente des autres dans mes comportements, dans ma façon unique de réfléchir, de penser, dans mes peurs, dans mes limitations. Dans tout ce que je suis finalement, explique Josée Durocher. Mais je n’osais pas en parler aux gens parce que j’avais peur de passer pour une folle.» C’est lorsque son fils a reçu son diagnostic tardif à 26 ans et qu’elle l’a vu s’épanouir qu’elle a eu envie, elle aussi, de se faire évaluer. «C’est comme un manteau qui me collait à la peau et dont je ne pouvais pas me dévêtir», image-t-elle. Dans Manteau(x) d’Asperger, l’auteure raconte comment elle se sentait avant et après avoir reçu son diagnostic; deux mondes complètement différents. D’un côté, elle souhaite parler d’autisme à ceux qui ne connaissent rien sur le sujet. D’un autre, elle désire faire du bien aux gens qui, comme elle, vivent avec ce trouble. Épanouie Depuis qu’elle a reçu son diagnostic, Josée Durocher est comme une «fleur qui fleuri». Son manteau est tout à coup devenu «moins ample». «Pour la première fois, j’ai un vocabulaire pour expliquer qui je suis, comment je me sens, relève-t-elle. C’est comme si on venait de me dire la couleur de mes yeux au bout de 49 ans. C’est une quête identitaire qui prend fin.» L’auteure se dit heureuse avec ses limitations, qu’elle voit comme de «grands défis à réaliser» plutôt que comme des freins. «Je vois mes différences comme des richesses infinies, souligne-t-elle. Je peux apporter un autre regard sur le monde aux gens qui m’entourent, que ce soit dans ma vie personnelle ou professionnelle.» Spécialiste de sa vie Josée Durocher a déjà écrit son prochain livre, qui portera sur les préjugés entourant l’autisme. «Il y a un pont à la relation entre les neurotypiques et les neuroatypiques, mais il est encore très fragile, observe-t-elle. Il faut continuer à le solidifier, à s’assurer que la relation est claire, propre, sincère.» Celle qui est désormais membre du conseil d’administration d’Autisme Montérégie souhaite démystifier le trouble du spectre de l’autisme. «Je n’ai pas la prétention d’être une spécialiste en quoi que ce soit; je suis spécialiste de ma vie», précise-t-elle toutefois. Josée Durocher et son fils donneront une conférence pour Autisme Montérégie à l’automne. La date et le lieu n’ont pas encore été dévoilés. Pour se procurer le livre: www.editionsacoupdeplume.com.